Strasbourg : des policiers spécialisés dans la lutte contre les tueries de masse au marché de Noël
SECURITE•Des équipages policiers spécialisés en cas de crise appelée « tuerie de masse » seront bien présents au marché de Noël de StrasbourgGilles Varela
L'essentiel
- Le marché de Noël de Strasbourg s’apprête à ouvrir ses portes (du 22 novembre au 30 décembre). Plus de deux millions de visiteurs sont attendus.
- La ville est encore marquée par l’attentat terroriste du 11 décembre dernier, attaque qui avait fait cinq morts et une dizaine de blessés.
- Pour cette nouvelle édition, des policiers spécialisés dans le « domaine de tuerie de masse » seront présents sur marché de Noël. Il s’agit de fonctionnaires de police qui ont reçu une formation spécifique et seront pré positionnés, à l’abri des regards, à des points stratégiques de la ville.
Côté pile ou côté face, tout est prêt, en place pour cette 450e édition du marché de Noël de Strasbourg. Les premières inaugurations d’illuminations seront lancées dans quelques heures, les chalets achèvent les derniers approvisionnements et les touristes guettent déjà les premiers stands bien achalandés. Côté sécurité, les policiers se positionnent et se préparent à de longues heures de veilles avec un dispositif exceptionnel qui reprend sérieusement, cette année, celui mis en place après l’attaque terroriste dans les rues strasbourgeoises le 11 décembre dernier.
Effectifs renforcés, « plus dynamiques et mieux coordonnés » assurent les autorités. Nous avons également appris lors du dévoilement du dispositif à la presse, que des équipes de policiers spécialisées dans le domaine de « tuerie de masse » (DTM) seraient présentes au marché de Noël.
Pas de panique, néanmoins même si les mots « tuerie de masse » peuvent faire peur… Ou simplement rappeler que le risque zéro n’existe pas. « C’est un terme technique », rassure le commissaire divisionnaire Jean Hayet, également directeur départemental adjoint de la sécurité publique du Bas-Rhin (DDSP). « Il s’agit de policiers de la DDSP qui ont reçu une formation spécifique pour lutter contre une situation dite "tuerie de masse", pas d’une unité spécialisée. » Et ce n’est pas une nouveauté. Des équipes comme celles-là sont déjà présentes dans la majorité des grands évènements depuis l’attaque terroriste du Bataclan en 2013. Braderie, fête de la musique…
Un dispositif de sécurité qui s’articule à la fois autour d’effectifs de patrouilles de sécurisation « classiques », en grand nombre, qui peuvent donner l’alerte et intervenir, mais aussi, en cas de déclenchement de crise, d’effectifs formés pour être déployés au plus vite lors d’un attentat terroriste, d’une tuerie de masse. Ils sont équipés spécifiquement et sont prêts à intervenir sur des individus armés sur la voie publique.
Rassurer sans être vu
Equipés « spécifiquement et lourdement », ils ne seront cependant pas encagoulés dans la rue, sauf en cas d’intervention et ne seront pas à la vue des visiteurs. « Il ne faut pas être anxiogène non plus, sourit le commissaire Jean Hayet. Ils sont là en appui au primo intervenant sur une crise et avant l’intervention éventuelle d’autres unités comme le Raid. Leur objectif n’est pas la visibilité comme pour les patrouilles dynamiques etc, précise encore Jean Hayet. » Ces équipes, dont le nombre et la localisation sont tenus secret pour des raisons de sécurités, seront pré-positionnées à des endroits où l’on a une distance courte entre leur localisation et un point éventuel de crise, afin de pouvoir intervenir rapidement. « Mais la finalité est qu’ils soient dans des camps de base définis dans le marché afin qu’ils puissent se projeter tout de suite et efficacement s’il se passe quelque chose. »