SENSIBILISATIONElle crée des vêtement pour alerter sur les violences faites aux femmes

Alsace : Elle crée des vêtements pour alerter sur les violences faites aux femmes

SENSIBILISATIONA chaque article vendu, un euro est reversé à SOS Femmes Solidarité
Léa Cuvillier a crée la marque « Rise Up », avec des slogans évocateurs.
Léa Cuvillier a crée la marque « Rise Up », avec des slogans évocateurs. - Léa Cuvillier / Rise Up
Thibaut Gagnepain

Thibaut Gagnepain

L'essentiel

  • Une Strasbourgeoise a lancé une marque de vêtements et d'accessoires afin de sensibiliser sur les violences faites aux femmes.
  • Sur les collections, on peut lire des slogans écrits en anglais comme « Revolution », « Woman Up », « Equality », « Girls can ».
  • Qui est Léa Cuvillier, la créatrice ? Comment l'idée lui est-elle venue ? Elle nous explique aussi pourquoi elle a décidé de s'associer avec SOS Femmes Solidarité, à qui elle reverse un euro à chaque produit vendu.

«Revolution », « Woman Up », « Equality », « Girls can »… Les slogans, écrits de toutes les couleurs sur des t-shirts, sweat ou sacs, sont volontairement provocateurs. Léa Cuvillier l’assume : les produits de sa marque « Rise Up » doivent « interpeller » sur les violences faites aux femmes.

« J’ai moi-même subi des violences physiques de très près, je ne pouvais pas ne rien faire sur le sujet », confie cette Strasbourgeoise de 24 ans, sans en dire davantage sur son cas personnel. « Je ne veux pas prôner le statut de victime. » Elle préfère agir.

« Une opération symbolique de sensibilisation »

Comment cette idée lui est-elle venue ? L’ancienne étudiante en graphisme a d’abord « tout plaqué ». « J’ai quitté il y a deux ans mon job au Luxembourg pour me mettre à mon compte », rembobine-t-elle. « Pendant un an, je me suis laissé le temps puis du jour au lendemain, j’ai appelé SOS femmes Solidarité. »

C’est dans les locaux de l’association strasbourgeoise qu’elle a vu son projet devenir réalité. « J’avais fait imprimer un prototype de ce que je voulais faire. Je l’ai posé sur le bureau de Thomas Foehrlé et il a tout de suite dit oui. » Le directeur de l’association s’en souvient. Il avait été marqué par « l’authenticité de la démarche ». « On sent que c’est une cause qui anime Léa. Elle ne fait pas ça dans un esprit de marketing pour surfer sur la vague du Grenelle des violences conjugales mais dans un esprit de militantisme. »

C’est pour cela que l’entrepreneuse a tenu à s’associer à SOS Femmes Solidarité. Avec chaque article vendu, des flyers sont glissés dans le paquet. Et un euro lui est reversé. « C’est d’abord une opération symbolique de sensibilisation, le volet financier importe peu », relève Thomas Foerhlé.

« Je n’ai pas fait ça pour pouvoir en vivre »

Ce n’est pas Léa Cuvillier qui dira le contraire. Depuis le lancement de « Rise Up », « une centaine de produits » ont été vendus, ce qui est loin de lui arrondir ses fins de mois. « Mais je n’ai pas fait ça pour pouvoir en vivre », précise la créatrice, qui va bientôt lancer « des pin’s féministes pour élargir l’audience. »

De nouveaux modèles, avec donc de nouveaux slogans, viennent eux de voir le jour. Toujours dans des modèles unisexes « car il y a énormément d’hommes qui peuvent faire changer les choses. » Et toujours avec des messages écrits en anglais parce que « cette cause ne concerne pas uniquement la France », ajoute la jeune femme qui a déjà envoyé ses créations « dans le Nebraska, aux Etats-Unis, ou à Venise ».

Le prix de vente, près de 25 euros le t-shirt, ne les a visiblement pas gênés. « Pour du bio, produit localement et avec tous les labels possibles, ça ne me paraît pas cher », se défend Léa Cuvillier, qui prévoit maintenant de chercher un local afin de stocker les marchandises, pour le moment entreposées chez elle.



La volonté qui l’anime n’a pas changé. « Le problème quand on se lance dans un truc comme ça, c’est de tomber dans le féminisme extrême. Moi, je veux juste l’égalité entre les sexes », lance-elle, avant de conclure avec un aveu. « Je suis passée d’ado à femme grâce à ce projet. »