Strasbourg : Le transport à la demande pour laisser sa voiture au garage
TRANSPORTS•Une nouvelle formule de transport en commun sur demande va être expérimentée dans une zone englobant 13 communes de l’EurométropoleGilles Varela
L'essentiel
- Une nouvelle formule de transport à la demande, sur réservation, va être expérimentée à l’ouest et au sud-ouest de l’Eurométropole.
- S’appuyant sur les innovations de l’intelligence artificielle, la Compagnie des transports strasbourgeois va déployer six véhicules couvrant 13 communes où les usagers pourront créer un trajet ralliant 80 arrêts de bus de la compagnie.
- L’objectif est d’inciter les habitants de la première et deuxième couronne de l’agglomération à laisser leur voiture au garage pour des trajets de périphérie à périphérie.
Comment les innovations de l’intelligence artificielle pourraient persuader les habitants de l’agglomération strasbourgeoise à préférer les transports en commun à leur véhicule personnel ? C’est une question à laquelle veut répondre l’Eurométropole de Strasbourg qui va étendre et développer le transport en commun à la demande (TAD), sur une zone ouest et sud ouest de Strasbourg. Un service rendu performant grâce à un algorithme développé par la start up Padam Mobility et qui semblerait faire ses preuves déjà dans d’autres villes de France comme Orléans.
Objectif, s’adapter à la demande pour renforcer le maillage des transports en commun dans la première et deuxième couronne de Strasbourg. Un maillage qui ne correspond pas toujours à ce qu’attendent les usagers, essentiellement pour des trajets de périphérie à périphérie. Mais pas la peine de demander au chauffeur de stopper devant votre porte, les arrêts se font uniquement aux arrêts de la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS) et de Fluo Grand Est (anciennement CTBR), dans toute la zone concernée. Même si il est également possible de sortir de cette zone pour rejoindre quatre arrêts multimodaux. Autre bonne nouvelle, ce service est accessible avec un simple titre de transport de la CTS, aucun surcoût n’est demandé au voyageur. Il suffit de valider son titre de transport juste avant de monter dans le véhicule.
Rallier les 80 arrêts CTS de la zone
Lancé à titre expérimental le 14 novembre prochain, ce service de transports en commun, un minivan pouvant accueillir six personnes, électrique, va permettre d’effectuer des trajets sur demande reliant plus de 80 arrêts de la CTS et de Fluo Grand Est. Tous ceux d’une zone recouvrant 13 communes. Nommé Flex’hop Z1, il s’inspire du principe TAD existant à la Wantzenau ou Bischeim-Hoenheim, mais à « une autre échelle, explique Alain Fontanel président de la CTS. Les lignes régulières urbaines et interurbaines sont essentiellement radiales, en direction de Strasbourg. Avec ce dispositif, les usagers pourront se déplacer de façon plus directe selon leurs besoins. »
Si ce dispositif n’a pas vocation à remplacer des lignes existantes, « mais il est complémentaire, précise Robert Herrmann, président de l’Eurométropole. Il sera adaptable au fur et à mesure de l’expérimentation et analysé. Si une forte demande sur un trajet est constatée, et que les petites navettes électriques ne peuvent pas y répondre, il pourra y avoir des aménagements sur une ligne classique, des horaires en fonction des besoins. »
Concrètement, le service sera opérationnel de 6h du matin à minuit, tous les jours y compris les jours fériés sauf le 1er mai. Dans un premier temps, six navettes vont utiliser des algorithmes d’optimisation intelligents qui permettront aux usagers de faire un trajet selon la demande et optimisé avec les autres réservations enregistrées dans la même zone. La durée du parcours pourra varier, le conducteur adaptant son itinéraire selon les réservations enregistrées mais l’horaire d’arrivée est cependant garanti et annoncé fermement 15 minutes avant le départ. Les réservations, obligatoires, peuvent être effectuées 15 jours à l’avance et cela jusqu’à 30 minutes avant l’heure du départ. Elles peuvent être faites sur l’application CTS, son site Internet mais aussi via une centrale téléphonique.
Si l’expérimentation est positive, le système devrait s’étendre à l’ensemble des 33 communes de l’Eurométropole à l’horizon 2020-2021.