Strasbourg : Les « Petites cantines » s’installent près de la gare pour dynamiser la vie de quartier et lutter contre l’isolement
NOUVEAUTE•Après un été de travaux, « Les Petites cantines » arrivent dans le quartier de la gare à StrasbourgNils Wilcke
L'essentiel
- «Les Petites Cantines », une association qui vient de s’implanter à Strasbourg dans le quartier de la gare, veut recréer du lien social par la cuisine.
- L’association propose à tous les habitants d’adhérer pour se retrouver autour de la préparation de petits plats bons et pas chers.
- A travers cette nouvelle manière de cuisiner, l’objectif est de lutter contre l’isolement social en créant des liens de proximité.
«Allez, à midi, les gens vont commencer à arriver ! », lance Deborah, la « maîtresse de maison » des « Petites Cantines », à la dizaine de cuisiniers du jour. Il est 11h45 ce jeudi, et c’est le coup de feu pour la brigade de ce restaurant pas comme les autres, qui vient de poser ses fourneaux rue Kuhn, dans le quartier de la gare de Strasbourg.
Lancé à Lyon avec succès en 2016, le concept des « Petites cantines » est en train d’essaimer dans toute la France, et notamment dans le Nord. De quoi s’agit-il ? « C’est un restaurant participatif où l’on souhaite récréer du lien entre les habitants du quartier », explique à 20 Minutes Stéphanie Grosjean, coordinatrice territoriale de la structure.
« Vous payez ce que vous pouvez »
L’équipe de l’association a transformé durant l'été ces locaux commerciaux loués à Orphéa (Office Public de l’Habitat de l’Eurométropole de Strasbourg), lequel a offert les quatre premiers mois de loyers et les suivants à un tarif modéré. L’ancien magasin offre une cuisine professionnelle flambant neuve, de grands locaux beaux et lumineux.
Pour participer, rien de plus simple, il suffit de payer un prix d’entrée, lequel est libre. « Vous payez ce que vous pouvez, l’idée étant que ceux qui ont plus de moyens aident les autres », glisse Stéphanie Grosjean, coordinatrice territoriale de la structure. Les menus, entrés, plats et desserts sont à 9 euros tout compris. Un menu unique, qui change tous les jours en fonction des produits de saison, s’affiche au mur. Cette fois, ce sera une soupe froide de concombre au fromage blanc, des pâtes au pesto, des gâteaux à la coco et une salade de fruits en dessert.
L’objectif est de lutter contre l’isolement social en créant des liens de proximité à travers la cuisine. « Ici, on cuisine comme à la maison », lance Deborah, salariée de l’association. Le rythme est soutenu, mais pas de pression inutile. « C’est une cantine, on n’est pas à Top Chef », rassure ainsi cette ex-assistante de gestion passionnée de cuisine, pour celles et ceux qui douteraient de leurs talents culinaires. L’association organise d'ailleurs des mini-formations pour les plus novices.
« Il faut que les Strasbourgeois investissent les lieux »
Les cuisiniers en herbe affichent des profils bien différents. Il y a des retraités, des actifs et des jeunes, mais tous ont un point en commun : ils adorent la bonne cuisine. « J’habite dans le quartier et j’adore manger mais je ne sais pas cuisiner. Là, j’aide à la préparation du repas pour ma mère qui va venir déjeuner avec nous, je trouve ce concept génial », indique Louis, tout en mixant des concombres avec du fromage blanc.
« J’ai déjà de l’expérience en restauration mais j’ai changé de voie et cette activité me permet de renouer avec ma première passion », explique Quentin. Francine, elle, est à la retraite et apprécie de « retrouver du monde pour déjeuner ». Les « Petites cantines » sont lancées et maintenant, reste à pérenniser le projet. « Il faut que les Strasbourgeois investissent les lieux », espère la coordinatrice Stéphanie Grosjean. Rendez-vous dans quelques mois pour voir si ce projet aura convaincu les habitants du quartier.