TOURISMEAprès les rails, l'ouverture à la concurrence sur les eaux de Strasbourg?

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TOURISMELa ville de Strasbourg veut multiplier les initiatives dans le tourisme fluvial. Au risque de déstabiliser les acteurs traditionnels?
Nils Wilcke

Nils Wilcke

L'essentiel

  • «Il faut rendre l'eau aux Strasbourgeois », a déclaré ce jeudi Paul Meyer, adjoint au maire en charge du tourisme à Strabourg.
  • La ville multiplie les initiatives pour proposer des alternatives aux balades touristiques en bateaux sur ses eaux.
  • Batorama met en avant le poids de la compagnie sur le secteur touristique de Strasbourg.

Les eaux de Strasbourg vont-elles s’ouvrir à la concurrence comme le fait le rail dans le Grand Est ? « Nous respectons Batorama (filiale à 100 % du port autonome de Strasbourg) mais nous voulons aussi rendre l’eau aux Strasbourgeois », a déclaré Paul Meyer, l’adjoint au maire en charge du commerce et du tourisme lors de la présentation ce jeudi ce jeudi du programme de la randonnée fluviale « Les fous de nefs-Die Schiffsnarren », prévue les 8 et 9 juin.

Les élus strasbourgeois ne s’en cachent pas, cet évènement est une manière supplémentaire de « sortir la ville du tourisme de masse et de développer un tourisme plus local », comme l’explique l’adjoint Paul Meyer. « On a accueilli cet évènement sans hésiter », glisse à son tour Jean-Baptiste Gernet, adjoint au maire à la vie fluviale et aux mobilités alternatives.

La fin d’un monopole de l’accès à l’eau

Depuis quelques années, la ville multiplie les initiatives pour proposer des alternatives aux balades touristiques en bateaux sur les eaux de Strasbourg. Comme ces bateaux électriques, installés sur les canaux de l'Ill en partenariat avec la ville l’année dernière.

Au détriment de Batorama, la société qui exploite les balades touristiques sur les eaux de Strasbourg depuis plus de soixante ans ? « C’est la fin d’un monopole à l’accès à l’eau, acquiesce l’adjoint Paul Meyer. Il faut de la place tant pour le business que pour les Strasbourgeois. Il n’y a aucune défiance envers Batorama en particulier, poursuit l’élu, mais il doit y avoir une évolution des usages ».

Poids financier et touristique

Sollicité par 20 Minutes, Yann Quiquandon, le directeur général de Batorama indique ne pas souhaiter « faire de commentaires » sur les propos des élus. Il indique toutefois que la société qui propose des balades touristiques en bateaux est « la première attraction touristique payante du Grand Est avec 800.000 passagers par an ». Manière de rappeler le poids économique de Batorama et ses retombées sur tout le secteur touristique de la ville.

« L’Ill relève évidemment du domaine public, poursuit Yann Quiquandon, mais l’interruption du trafic fluvial pendant six heures pour laisser à cette nouvelle randonnée fluviale le temps de se dérouler va forcément générer une perte financière ». Le directeur général de Batorama chiffre le manque à gagner autour de 40.000 euros pour une journée entière. Surtout lors de ce week-end de Pentecôte, particulièrement rentable pour les activités touristiques. « Nous allons quand même naviguer avant et après l’interruption pour ne pas perdre toute la journée », ajoute-t-il.