ENVIRONNEMENTLes Strasbourgeois se mouillent pour les cours d’eau

Strasbourg: Robot-baleine, opération nettoyage... Les citoyens se mouillent contre la pollution des cours d'eau

ENVIRONNEMENTExpérimentation d’une machine pour capter les déchets plastiques dans les cours d’eau, opération citoyennes de collecte de déchets, travail de sensibilisation pour la réduction des déchets, les Strasbourgeois multiplient les pistes pour avoir des cours d’eau propres…
Gilles Varela

Gilles Varela

L'essentiel

  • Plusieurs initiatives tentent de réduire les déchets, notamment plastiques, dans les cours d’eau de l’Eurométropole.
  • Une jeune start-up strasbourgeoise expérimente une machine pour capter les déchets plastiques dans les cours d’eau, quand des associations environnementales organisent des opérations de collectes, où veulent tout simplement travailler en amont, en réduisant les déchets.
24 heures pour La France des solutions avec Reporters d'espoirs
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Baignades dans l’Ill, retour des joutes traditionnelles, piscines flottantes, bateaux électriques… Strasbourg renoue avec ses canaux et ses rivières. Ces derniers sont à nouveau source d’inspiration et de projets de proximité. Or chaque jour, les cours d’eau charrient en France 47.000 tonnes de déchets plastiques et qui finissent sur le littoral français. Aussi les initiatives environnementales, qu’elles soient citoyennes, associatives ou politiques se multiplient…

Un « robot » pour collecter les déchets plastiques

Depuis février, une « baleine de rivière » a fait son apparition dans les cours d’eau de Strasbourg, à la presqu’île Malraux précisément. Baptisée « River Whale » par ses créateurs, une start-up alsacienne. Leur projet appelé H2ope est un dispositif expérimental qui permet de « capter les déchets circulant sur les cours d’eau pour les empêcher d’atteindre les océans », expliquent ces derniers sur leur page Facebook. C’est pour l’instant un prototype. Une sorte de robot. Tous les déchets récupérés feront l’objet d’un tri, d’une pesée et seront intégrés dans le circuit de recyclage et de revalorisation.

Son principe ? Deux sortes de bras flottants d’une longueur de deux mètres environ chacun reliés à un couvercle qui fait office de collecteur. Au long de ses bras, des fanons – sortent de lames cornées souples comme en ont les baleines – permettent de capter les déchets, ceux qui flottent ou sont immergés.

Dispositif H2ope pour capter les déchets plastiques dans les cours d'eau. Strasbourg le 14 février 2019.
Dispositif H2ope pour capter les déchets plastiques dans les cours d'eau. Strasbourg le 14 février 2019. - G. Varela / 20 Minutes

Après Malraux, « il sera placé dans le secteur du Herrenwasser sur lequel la ville travaille pour y réautoriser les baignades naturelles un jour », explique sur sa page Facebook l’adjoint au maire Jean-Baptiste Gernet.

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Des opérations citoyennes

C’est en passe de devenir un événement attendu en novembre. Depuis deux ans, l’association environnementale Alsace Nature et ses partenaires organisent une opération de nettoyage des berges de l’Ill, ouverte à tous. « Près de 300 citoyens, grand public, sont venus nettoyer la ville lors de la première opération », explique Marie Kneib, directrice adjointe Alsace Nature. Epaulés par 25 plongeurs et kayakistes, les bénévoles ont notamment sur les 1.000 mètres de cours d’eau nettoyés, récupéré 10 m3 de déchets, sept vélos, une draisienne, un coffre de scooter, une poussette, des chaises, du matériel de chantier, des barrières… Un bilan malheureusement positif, « mais l’objectif premier est de sensibiliser la population, de communiquer. On a rencontré des gens extrêmement intéressés, investis. On continue de travailler et de réfléchir avec les politiques, c’est un travail de fond », rappelle Marie Kneib. Rendez-vous en novembre prochain pour une nouvelle opération.

Zéro déchet, « c’est encore mieux »

« Le mieux, c’est de réduire les déchets, un travail en amont », assure Simon Baumert, cofondateur de l’association Zéro déchet Strasbourg. Et pour y arriver, « mieux vaudrait ne pas mettre à disposition des gobelets, des sacs plastiques, même bio ressourcés », plaide Simon Baumert. Si l’association reconnaît l’utilité des robots, des collectes, il leur confère surtout un intérêt « pédagogique ». « Le robot est un outil qui interpelle, alerte. C’est bien pour montrer qu’il y a un problème. Cela interroge sur le nombre de déchets que l’on peut trouver, mais on ne va pas mettre des machines partout dans les rivières. Ce n’est pas pérenne. Il faut mettre de l’argent, beaucoup d’argent, dans la prévention, l’éducation mais aussi légiférer, au niveau de la ville, de l’Etat. »

Dans le viseur les pailles, les cotons tiges, les gobelets jetables, les bouteilles en plastique, les déchets produits par les emballages de la restauration rapide. Les mégots aussi car un seul pollue 500 litres d’eau. Il faut développer de nouveaux systèmes de consommation. »