Strasbourg : A la CTS, «le contrôle en civil émet deux fois plus de verbalisations que le contrôle en tenue»
INFO «20 MINUTES»•Un peu plus d’an an après la mise en place de nouvelles modalités de contrôle sur son réseau, la Compagnie des transports strasbourgeois fait un premier bilan pour « 20 Minutes »Alexia Ighirri
L'essentiel
- Voilà plus d’un an que la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS) a mis en place sur son réseau des équipes de contrôleurs en civil.
- La CTS a fait un premier bilan pour «20 Minutes» : la compagnie assure que « le contrôle en civil émet deux fois plus de verbalisations qu’un contrôle en tenue ».
- L’an passé, 65.000 clients ont fait l’objet d’un contrôle par des contrôleurs en civil. Sur un total d’1,7 million de voyageurs contrôlés sur le réseau. La CTS prévoit une montée en puissance cette année pour confirmer sa stratégie globale contre la fraude à grande échelle.
Certains voyageurs se sont étonnés, encore récemment, après avoir vu des contrôleurs en civil mener des opérations dans les trams et bus de Strasbourg. Et pourtant, voilà plus d’un an que la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS) a mis en place sur son réseau des équipes de contrôleurs en civil.
Et ça marche. La CTS a fait un premier bilan pour 20 Minutes : sans vouloir donner précisément le nombre de PV dressé, la compagnie assure par la voix de son directeur général adjoint en charge des opérations Jean-Louis Metzger que « le contrôle en civil émet deux fois plus de verbalisations qu’un contrôle en tenue ».
Aller à l’essentiel lors des contrôles
Pour quelles raisons ? « Les contrôleurs en civil observent avec discrétion les clients, sur le quai ou lorsqu’ils montent dans le véhicule. Après quoi, ils vont à l’essentiel, sans embêter le client qui a a priori un comportement normal. Voilà pourquoi c’est efficace », répond Jean-Louis Metzger.
Le directeur général adjoint l’assure toutefois : « Il n’y a pas de piège. On annonce à chaque fois dans les rames lorsqu’il y a des opérations de contrôle sur la ligne. Sans préciser où exactement, le but étant d’accentuer l’incertitude que les fraudeurs doivent ressentir ».
Le contrôle en civil n’est pas isolé dans l’arsenal de la CTS. Il peut venir compléter une équipe de contrôleurs en tenue. En montant soit de l’autre côté du véhicule ou dans le véhicule suivant.
Il y a aussi les contrôles à la descente des véhicules, sur les quais. La police y assiste parfois pour sécuriser une opération de plus grande ampleur, mais qui arrive quotidiennement sur le réseau.
65.000 personnes contrôlées par des agents en civil
Reste que se faire contrôler par des agents en civil, « ça peut surprendre les clients qui peuvent se demander qui sont ces fantaisistes », sourit Jean-Louis Metzger, qui dicte les règles : « Quand on se présente aux clients, c’est avec discrétion. Si on veut que les fraudeurs prennent conscience de leurs actes, il faut les respecter. » Dans les faits, lorsque le contrôleur s’approche du voyageur, il doit présenter sa carte d’assermentation de contrôleur CTS et être en possession de son terminal de contrôle.
Ainsi, l’an passé, 65.000 clients ont fait l’objet d’un contrôle (par forcément suivi d’une verbalisation) par des contrôleurs en civil. Sur un total d’1,7 million de voyageurs contrôlés sur le réseau. La CTS prévoit une montée en puissance cette année pour confirmer sa stratégie globale contre la fraude à grande échelle.
Bientôt des nouveaux terminaux électroniques
Dans cette lignée, la compagnie dotera ses agents, ces prochaines semaines, de nouveaux terminaux de contrôle électroniques pour qu’ils n’aient plus à rédiger les PV sur des carnets en papiers. Histoire d’en finir avec les difficultés d’écriture et d’augmenter, encore, l’efficacité des opérations de contrôle. Par ailleurs, de plus en plus d’agents sont formés aux contrôles en civil : la moitié des effectifs devrait l’être d’ici à fin mars ; tous ont vocation à l’être.
La CTS a fait de la lutte contre la fraude son « axe de progrès majeur ». Sur le réseau, le taux de fraude s’est stabilisé à un peu moins de 10 % pour un montant de 4 millions d’euros par an : « Un point de fraude ce sont 500.000 euros de recettes qui manquent à l’entreprise, que l’on ne peut pas investir ailleurs. C’est l’achat d’un véhicule standard, chiffre Jean-Louis Metzger. Le taux de fraude ne s’est ni amélioré ni dégradé alors que le réseau s’est agrandi et qu’il y a plus d’usagers. »