Dans les moments forts du concours Miss France, il y a bien sûr celui de la prise de parole, le passage en maillot de bain… mais aussi le défilé en costume traditionnel. Un passage souvent ponctué d’étonnements, parfois de moqueries, mais comment ne pas avoir l’air d’une ampoule avec une tour Eiffel sur la tête ou un palmier dans le dos… Mais ces dernières années, le costume traditionnel a pris un coup de jeune grâce au champ (presque) libre, donné à de jeunes créateurs.

Et ce n’est pas chose facile car les critères artistiques et techniques imposés par le comité sont stricts : conserver l’identité et les symboles fondamentaux de la région représentée, s’inspirer de l’histoire, la gastronomie, le patrimoine de la région, mettre en valeur les codes du folklore. Le tout devant s’inscrire dans la modernité et les tendances stylistiques et être identifiable en deux secondes, sans l’écharpe et facilement enfilable…

Alors comment mettre en valeur les formes de la miss ? C’est la question à laquelle s’est efforcé de répondre Jonathan Bailly, le créateur du costume traditionnel de Miss Alsace cette année, Léa Reboul. Et son choix devrait en étonné plus d’un. Première surprise, il s’agit d’un jeune… fleuriste, installé à Barr. Car cette robe est végétale. « C’est une “jupe-nid”. » Mais chut… Le secret reste entier et seul le croquis a été divulgué par le comité Miss France. Pour les matériaux utilisés, idem. Il faudra attendre ce samedi soir pour tout savoir. S’il a postulé mi-août, ce n’est que le 31 octobre qu’il a appris la bonne nouvelle de la part du comité. C’est bien son croquis, parmi une vingtaine, qui a été choisi pour mettre en beauté miss Alsace 2018, Léa Reboul.

« C’était une grande satisfaction, mais de pression aussi car je n’ai eu qu’un mois pour la livrer. Ensuite, plus question d’y toucher. » Choix des matériaux, essayage avec Léa Reboul, les choses sont allées grand train d’autant plus qu’il devait continuer de gérer son commerce. Mais Jonathan Bailly avait déjà « quelques expériences dans les défilés, les élections de miss » et a « déjà travaillé sur des robes en fleurs ». Sans livrer d’informations classifiées secret-défense, pour que « ça tienne », il peut y avoir des matériaux comme de la mousse, des branches, du fil aluminium. « On ne peut utiliser des végétaux frais car elle n’est pas livrée le jour J. Les miss doivent faire leur chorégraphie, leurs essayages, que ce soit opérationnel. »

Des cigognes et des couleurs du blason alsacien

« La robe a dû être livrée le 15 novembre. Et comme elle est fragile, nous l’avons livrée en personne. » Ce qui va caractériser également la robe de miss Alsace, c’est un nid dans lequel se nichent cinq cigognes. Plus décoiffant encore, la coiffe ne sera pas sur la tête, mais « c’est comme des ailes, précise le jeune créateur. La difficulté, c’est aussi qu’elle se sente à l’aise, que ça ne la dérange pas quand elle défile et elle la porte très bien. »

Quant aux cigognes, elles ne sont ni vraies ni en peluches, mais en plâtre. Alors, peut-on être belle et sexy avec un tel équipage ? « Carrément, la robe dévoile bien ses longues jambes, sa silhouette est bien dessinée », assure Jonathan Bailly. Une « jupe-nid », mais aussi une robe inspirée du blason alsacien, dans les tons rouges et dorés avec une couronne, « avec un petit esprit de “guerrière” avec des jambières et les bracelets. On défend nos droits alsaciens ! » Sans oublier un sceptre à la main avec… un autre nid de cigognes à son sommet… Verdict demain samedi.