VIDEO. Bas-Rhin: La médiation animale pour aider les personnes en situation de handicap mental
SOCIETE•Prendre confiance en soi, avoir des responsabilités, faciliter les apprentissages, à la Fondation protestante Sonnenhof à Bischwiller (Bas-Rhin), on favorise depuis plus de quarante ans la médiation animale…Gilles Varela
L'essentiel
- A la Fondation protestante Sonnenhof à Bischwiller, on favorise depuis plus de quarante ans la médiation animale.
- Le principe est de s’appuyer sur les animaux pour améliorer le bien-être de ses résidents mais aussi pour faciliter de nombreux apprentissages.
- Ateliers d’équitation, gestion d’un mini-parc pédagogique, les animaux aident les résidents de la Fondation à prendre confiance en eux, à partager leurs émotions mais aussi à progresser.
Se soigner, apprendre, partager en prenant soin des animaux, c’est ce qu’on appelle la médiation animale. A Bischwiller (Bas-Rhin), la Fondation protestante Sonnenhof est pionnière en la matière. Depuis 1974, cette véritable petite ville très structurée accueille plus de 1.000 personnes en situation de handicap mental de tout âge. La Fondation s’appuie sur les animaux pour améliorer le bien-être de ses résidents mais aussi pour faciliter de nombreux apprentissages.
Lapins, chèvres, âne, poney, chevaux permettent aux bénéficiaires, mais aussi aux résidents « responsables » d’un animal, de se sociabiliser, d’avoir des responsabilités. « De passer d’une situation de "aidé" à "aidant", ce qui change les perspectives », assure la directrice générale du Sonnenhof, Anne-Caroline Bindou.
Chaque jour, des résidents s’affairent aux tâches d’entretien et de présentation du mini-zoo, mue avec le temps en parc animalier pédagogique et qui compte actuellement 130 animaux de 15 espèces différentes, répartis sur 2,5 hectares. Ce dernier accueille également depuis 2014 des groupes « tests », du public extérieur à la fondation. L’occasion pour les résidents d’animer des visites, mais surtout de prendre confiance en soi et de changer le regard des visiteurs sur la différence.
« La mediation animale permet de mettre en relation une personne en difficulté avec un animal pour transmettre un transfert de ressenti, d’émotion, vers l’éducateur, l’accompagnant, détaille Adeline Scherding, éducatrice spécialisée au Sonnehof. La présence de l’animal permet, de catalyser ses émotions et cette communication. »
Si certains prennent soin des animaux « au mini zoo », d’autres profitent aussi d’ateliers pour leur apprentissage. Comme celui Faire à cheval, qui accueille des adolescents handicapés de 14 à 20 ans en situation préprofessionnelle. Ces derniers, qui veulent accéder à un Etablissement et service d’aide par le travail (Esat), apprennent au contact de leur monture à se maîtriser, à se placer dans l’espace, à développer leur attention… L’éducatrice utilise comme partenaire le cheval et son environnement comme support. Les jeunes cavaliers apprennent aussi en utilisant les outils d’entretien, à travailler en équipe, mais aussi surmonter ses peurs.
Dans un autre atelier, l’activité longues rênes, Elodie, peut faire du sport d’une manière sécurisée et travailler sa motricité en dirigeant un âne avec de longues rênes. Coordination, écoute, c’est elle qui a son tour, une fois l’atelier terminé, présente à un bénéficiaire polyhandicapé, son âne Jacob. Donnant, donnant, la formule est séduisante et permet à de nombreux handicapés de partager les choses, comme tout le monde.