TRAVAUXVIDEO. La ZAD évacuée, que reste-t-il aux opposants pour contrer le GCO?

VIDEO. Evacuation d'une ZAD près de Strasbourg: Que reste-t-il aux opposants pour contrer le GCO?

TRAVAUXDes opposants au Grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg doivent rencontrer, a priori jeudi matin, le ministre de la transition écologique François de Rugy...
Alexia Ighirri

Alexia Ighirri

L'essentiel

  • Lundi à l’aube, la ZAD de Kolbsheim a été évacuée, et un nouveau rassemblement le soir a tourné à l’affrontement.
  • Outre une réunion avec le ministre François de Rugy jeudi matin, les opposants comptent sur leurs recours juridiques pour éviter le début des travaux.

Alors que les premières opérations de déboisement sont déjà en cours, l’opposition au Grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg abat ses dernières cartes. Après l’évacuation lundi à l’aube de la ZAD de Kolbsheim et un nouveau rassemblement le soir qui a tourné à l’affrontement avec des forces de l’ordre - au cours duquel l'eurodéputée Karima Delli a été aspergée de gaz lacrymogène - que reste-t-il aux opposants pour espérer encore contrer ce projet autoroutier ?

Une réunion avec Rugy

Une rencontre entre le ministre de la transition écologique et solidaire, François de Rugy, et des représentants de l’opposition au projet (collectif anti-GCO, France Nature Environnement, la députée LREM Martine Wonner ainsi qu'un un élu local, probablement) doit avoir lieu jeudi matin, selon nos informations.

L’entourage du ministre confirme, ce mardi à 20 Minutes, qu’il rencontrera avec Elisabeth Borne, ministre chargée des transports, les parties prenantes du projet dans les prochains jours. « J'ai vu François de Rugy lundi soir au séminaire de rentrée et je l'ai alerté sur l'urgence de la situation, raconte Martine Wonner. Il était bien sûr au courant de l’évacuation de la ZAD mais pas du déboisement en cours dans la forêt à Vendenheim. Je lui ai demandé une dernière fois de nous rencontrer pour qu’on puisse exposer tous nos arguments montrant que ce projet n’est pas en phase avec les positions du gouvernement sur l’écologie. Je suis aussi en contact avec le cabinet de Gérard Colomb : l’intervention des forces de l’ordre me questionne par rapport à une certaine forme de démesure… Tous ces moyens employés, 500 gendarmes, un hélicoptère, pour quelques personnes sur la ZAD. »

L’élue de la 4e circonscription du Bas-Rhin « souhaite obtenir un moratoire auprès du gouvernement ». Même si elle rapporte que François de Rugy a retorqué « que Nicolas Hulot avait signé la prorogation de la déclaration d’utilité publique et que ce dossier en cours ne devait plus poser de problèmes ». Alors qu’attendre de cette recontre ? « Bonne question, répond Maurice Wintz du collectif GCO non merci. Visiblement, la décision a été prise de faire aboutir ce projet, mais on va quand même essayer. On tente toutes les possibilités, politiques comme juridiques ».

« « C’est l’occasion pour Rugy d’enfiler le costume écologiste. Bon, le costume était déjà un peu grand pour Hulot, on l’avait déjà rencontré et c’était compliqué. De toute façon ce ne sont pas eux qui décident : les ministres changent mais la structure administrative reste en place. Et le GCO illustre ce mode de fonctionnement flou de l’Etat ». »

Des recours juridiques

« On a encore des recours en justice. Même si des choses se passent sur le terrain, rien n’est enterré pour nous », estime Bruno Dalpra de ce même collectif. Deux premiers recours doivent être examinés vendredi par le tribunal administratif. Déposés par l’association Alsace nature, ils concernent le permis de construire du viaduc de Kolbsheim et la mise en comptabilité du plan local d'urbanisme de Brumath.

Enfin, la députée Martine Wonner rappelle que le 19 septembre, ce sera au tour du reféré de suspension de l’autorisation unique d’Arcos d'être étudié. Le but des recours est clair: empêcher le début des travaux sur les deux sites, même si des arbres ont déjà été coupés.

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L’écotaxe comme alternative

La députée LREM le déplore : « Les alternatives au GCO n’ont jamais été étudiées. » Parmi lesquelles, l’écotaxe. « Même si on ne gagne pas la bataille sur ce projet (le GCO), ce serait bien de pouvoir au moins remettre l’écotaxe sur les rails, pour éviter d’aspirer un bon nombre de camions supplémentaires sur nos routes », souffle Bruno Dalpra. La décision pourrait faire moins polémique que le GCO, à écouter Martine Wonner : « Tous les Alsaciens la veulent, ici il y a des bonnets verts. Ce serait symbolique que le futur nouveau département d'Alsace puisse la mettre en place grâce au transfert de compétences. »