Strasbourg: Comment une place centrale de la ville est devenue camerounaise, cambodgienne...
SOCIETE•L’exposition immersive « Nés quelque part » permet de traiter des enjeux du changement climatique, du développement durable et de la solidarité internationale en se glissant dans la peau d’un autre…Gilles Varela
L'essentiel
- Une structure de 1.000 m2 accueille l’exposition immersive Nés quelque part au pied de la cathédrale à Strasbourg.
- Une occasion unique de traiter des enjeux du changement climatique, de développement durable et de la solidarité internationale.
Pas besoin de prendre son passeport, le voyage est à la portée de tous et peut vous emmener au bout du monde en quelques secondes. Pour cela, embarquement immédiat place du Château à Strasbourg, au pied de la cathédrale. Une place habituellement laissée libre aux loisirs des Strasbourgeois mais qui, pour un mois, est totalement occupée par un grand chapiteau… mais c’est pour la bonne cause. Une structure de 1.000 m2 accueille l’exposition immersive, « Nés quelque part », proposée par l'Agence Française de développement (AFD). Une occasion unique de traiter des enjeux du changement climatique, de développement durable et de la solidarité internationale.
Le principe ? Se glisser dans la peau d’un habitant du monde, pour changer de vie, de continent, d’environnement. Pour cela, il suffit de choisir dès l’entrée via un carnet de voyage, un personnage, dans l’un des sept univers qui sont proposés. Puis de se laisser porter pendant plus d’une heure par le show de comédiens qui interprètent le personnage choisi. Par petits groupes de visiteurs, il faut déambuler dans un décor correspondant au pays et une intrigue se dessine, avec des petites saynètes par lesquelles des problématiques mondiales sont abordées par le petit bout de la lorgnette.
Assis à même le sol, sur de petits bancs locaux, la gestion durable des forêts, les relations interethniques, l’agriculture, la migration, la montée des eaux, l’accès à l’alimentation, le microcrédit… sont abordés d’une manière ludique, par jeu de rôle. Et ça marche.
« Cela permet de réfléchir à l’avenir que l’on souhaite »
Hugo, 15 ans, en classe de seconde au lycée Fustel de Coulanges, est l’un des premiers Strasbourgeois a tenté l’aventure. S’il confie avoir été un peu sceptique au départ, le lycéen ressort convaincu de son expérience : « J’ai dû incarner une mère qui devait faire 60 kilomètres à pied pour atteindre un centre de soins pour son bébé malade, raconte le lycéen. J’avais déjà entendu parler de ça, mais là, être mis en situation, des problèmes du quotidien rencontrés, cela permet de prendre conscience de l’importance de l’accessibilité aux soins. »
« Les acteurs sont bons, on fait attention à ce qu’ils disent et cela nous amène à trouver des solutions pour demain », ajoute Victor, tout juste revenu de l’espace Polynésie française. L’occasion pour le lycéen d’aborder la problématique de la montée des eaux, une menace pour les habitants et les tortues. Et c’est bien cette mise en condition qui séduit : « On le voit à la télé, mais ce n’est pas pareil, raconte Océane, également en seconde à Fustel. Là, il y a de la musique, l’espace est favorable, on s’imagine bien, on nous sert du café dans l’espace Colombie. On s’immerge vraiment et cela permet de prendre conscience en participant, de réfléchir à l’avenir que l’on souhaite. »