Strasbourg: Avant l'arrivée du tram à Koenigshoffen, les archéologues mettent la main sur des lions dans une cave
ARCHEOLOGIE•Les premières découvertes archéologiques, réalisées dans le cadre du chantier d'extension du tram F vers l'ouest, ont été présentées vendredi...Alexia Ighirri
L'essentiel
- Vendredi ont été présentées les premières découvertes archéologiques réalisées sur le chantier d'extension de la ligne F du tramway à Strasbourg.
- Parmi les trouvailles «exceptionnelles», des sculptures antiques, dont deux lions, dans une cave mais aussi un four à céramique et des latrines d'entre le Ier et IIIe siècle après J.-C.
Les fouilles à l’ouest de Strasbourg étaient attendues, tellement le secteur s'annonçait prometteur après, déjà, de sacrées découvertes en 2015 un peu plus haut dans cette route des Romains. Et pourtant : depuis leur début le 19 mars, « on désespérait un peu, le bilan était un peu maigre », sourit Pascal Flotté, responsable scientifique d' Archéologie Alsace.
Et puis, il y a quelques jours, la fouille préventive du chantier de l'extension de la ligne F du tram a livré ses secrets pour se montrer à la hauteur des attentes : « Ce sont des découvertes exceptionnelles et le mot n’est pas galvaudé, assure l’expert. Ce sont des choses très rares, que l’on retrouve parfois mais cassées, en petits fragments. A Strasbourg, les sculptures sont remarquablement conservées ».
Les sculptures antiques dont il est ici question ont été découvertes dans une cave romaine. Il s’agit notamment de deux lions sur leur socle ainsi qu’un morceau de colonne torsadée. Les deux premiers éléments mettent les archéologues sur « l’hypothèse funéraire. Leur socle montre qu’ils font partie d’un ensemble architectural. Mais on cherche encore une référence pour la colonne », poursuit le responsable scientifique des fouilles.
Un four de potier aux dimensions conséquentes
A quelques mètres de là, les petites mains d’Antea archéologie s’activent autour d’un four à céramique. Découverte peut-être un peu plus commune que des sculptures antiques en bon état, mais qui impressionne par sa dimension. « C’est conséquent, commente Pascal Flotté. On voit le labo, les aires de service, ça servait à de grosses fournées de céramiques. » Plus en retrait de l’actuelle route des Romains, des latrines ont également été mises à jour.
Quelques indices laissent à penser que les archéologues pourraient, ces prochaines semaines, trouver de nouvelles traces de nécropole, au plus près de l’axe routier cette fois.
L’ensemble des découvertes date d’entre le Ier et le IIIe siècle après J.-C. De quoi faire la meilleure pub possible pour l’exposition «Vivre à Koenigshoffen à l'époque romaine ; Un quartier de Strasbourg-Argentorate du Ier au IVe siècle après J.-C. » visible jusqu’au 31 août au musée archéologique de Strasbourg, afin d’avoir une vision globale de ce patrimoine archéologique et du passé militaire de ce secteur ouest de la ville.