VIDEO. Pourquoi les photos de Robert Doisneau incarnent-elles l'amour?
SAINT-VALENTIN•Une vingtaine de clichés du photographe Robert Doisneau sur le thème de l’amour sont exposés sur la terrasse du Palais Rohan à l’occasion de « Strasbourg mon amour ». Dans la capitale européenne, la Saint-Valentin dure dix jours…Gilles Varela
Quoi de plus légitime que d’exposer les œuvres d’un photographe populaire comme Robert Doisneau pour une célébration qui l’est tout autant, celle de l’amour. L’on aurait presque envie de clamer Strasbourg est une fête à la vue d’une vingtaine de clichés du photographe de rue, « d’illustration de presse » comme il aimait se définir, exposés sur la terrasse du Palais Rohan pour la Saint-Valentin de la bien nommée exposition «Amour» et se tient dans le cadre de l’opération « Strasbourg, mon amour ».
« J’essayais de montrer où les gens seraient aimables »
Doisneau, c’était ces instants captés, volés, arrangés parfois, mais qui allaient écrire l’intemporalité de Paris et de ses amoureux. L’iconique Baiser de l’hôtel de ville, La dernière valse du 14 juillet, bien sûr, mais pas que. L’insolent aux photographies bienveillantes passait des heures à guetter, tantôt au Jardin des Tuileries, tantôt sur les bords de Seine, guettant l’incongru, un baiser arraché, un moment d’intimité. « Le monde que j’essayais de montrer était un monde où je me serais senti bien, où les gens seraient aimables, où je trouverais la tendresse que je souhaite recevoir. Mes photos étaient comme une preuve que ce monde peut exister » avait écrit le photographe.
Les photos « amoureuses » de Robert Doisneau ont été sélectionnées parmi les 500.00 que compte la collection de l’Atelier Robert-Doisneau à Montrouge par le Club de la presse de Strasbourg et l’agence Passe Muraille. Une sélection qui permet de découvrir des œuvres moins connues comme Le Baiser casqué (1966).
« Vivre positivement »
« C’était un photographe de l’humain, proche des gens, généreux, dans tous les sens du terme, explique Annette Doisneau, fille de l’artiste venue pour l’occasion au vernissage de l’exposition Amour en compagnie de sa sœur Francine Déroudille. « L’amour, c’était toute sa vie. Avec sa femme avec qui il est resté jusqu’à la fin de sa vie, avec les gens qui l’entourait ou qu’il photographiait et avec qui il aimait parler. D’ailleurs, il disait que cela lui était difficile de prendre ses photos à l’étranger car il était monolingue », sourit-elle.
« Toute sa vie il a voulu vivre positivement », poursuit Annette Doisneau. Presque surprenant pour le roi du négatif. Mais c’est un peu ça, finalement, l’amour. Et, comme l’a souligné le premier adjoint au maire en charge de la culture Alain Fontanel lors de son discours inaugural : « Des photos qui font du bien à tout le monde ».