ECONOMIEMais qui paie les belles illuminations de Noël de Strasbourg ?

Strasbourg : Mais qui paie les belles illuminations de Noël ?

ECONOMIELa magie à un prix, alors qui paie la facture des illuminations de Noël, souvent discutée et disputée ?…
Gilles Varela

Gilles Varela

L'essentiel

  • Plus de deux millions de visiteurs viennent chaque année à Noël aux marché de Noël et admirer les illuminations des rues Strasbourgeoises.
  • Le coût général de ses illuminations est estimé aux alentours de 600.000 euros.

Ça brille, ça scintille dans les rues strasbourgeoises à Noël. Une « magie » qui a un coût et une gestion financière qui nourrit certaines crispations entre commerçants, associations de commerçants, même si au final, cela reste marginal est que l’ambiance est à la hauteur des espérances. Dernière en date, des bisbilles dans la célèbre Grand’Rue qui se passera donc cette année, tout du moins pour sa moitié, de guirlandes électriques.

Strasbourg le 26 novembre 2017. Illustrations marché de Noël.
Strasbourg le 26 novembre 2017. Illustrations marché de Noël. - G. Varela / 20 Minutes

Il n’y a pas que la ville qui paie

Vous imaginiez peut-être que c’est la ville qui prend tout en charge. Après tout, l’attractivité de l’autoproclamée « capitale de Noël » brille suffisamment pour justifier d’une telle dépense penseront certains, à la hauteur des retombées médiatiques. C’est à « moitié » vrai. Chaque année, la ville vote une subvention d’environ 300.000 euros dédiée aux illuminations, moins la TVA. C’est, historiquement, à la principale association des commerçants les Vitrines de Strasbourg (VDS), initiatrices des illuminations, qu’est confié le chèque. A elle de le ventiler. « Le modèle économique est basé sur une répartition paritaire entre la ville et les commerçants. Sans eux, ça ne serait pas possible d’avoir la même chose », rappelle le premier adjoint au maire Alain Fontanel.

Strasbourg le 26 novembre 2017. Illustrations marché de Noël.
Strasbourg le 26 novembre 2017. Illustrations marché de Noël. - G. Varela / 20 Minutes

L’association des Vitrines de Strasbourg aux commandes

Dans la majorité des rues, les commerçants, choisissent, conseillées par Pierre Bardet, directeur des VDS, leurs décorations. Ils reçoivent une facture de la part de l’association avec une déduction de la part de subvention allouée par la ville (en général plus proche des 30 % en hypercentre et avoisinant les 50 % dans les autres quartiers). A charge ensuite, aux commerçants de s’organiser dans les « petites rues » pour collecter entre eux et à temps l’argent, sous peine de ne pas avoir d’illuminations. Pour les grands axes, comme la rue Mercière ou des Grandes Arcades, c’est l’association qui s’occupe de collecter l’argent. Mais parfois cela se complique. Certains payent à temps, d’autres (rares) refusent ou paient trop tard. « Nous devons arriver à les entraîner dans cette dynamique. C’est parfois plus long à expliquer aux magasins franchisés mais on y arrive. Très peu de rues n’ont pas d’illuminations dans le centre. Nous gérons une centaine de rues dans tous les quartiers de Strasbourg, rappelle Pierre Bardet. Nous nous occupons de l’installation, du montage et démontage, de la consommation d’énergie, de la maintenance, des assurances, du stockage. Et je propose mes créations », rappelle Pierre Bardet.

Strasbourg le 26 novembre 2017. Illustrations marché de Noël.
Strasbourg le 26 novembre 2017. Illustrations marché de Noël. - G. Varela / 20 Minutes

Un autre modèle économique est-il possible ?

Des questions « de transparence » avait nécessité il y a deux ans des commissions de travail de la ville. « Il y a eu un gros travail avec les auditeurs ce qui nous a permis de vérifier que l’argent public va bien là où il est destiné. Après, la répartition rue par rue, c’est bien de la compétence des Vitrines de Strasbourg. Il peut toujours y avoir des incompréhensions entre commerçants », reconnaît Alain Fontanel. « Il faut aller dans le même sens et ne pas pinailler. De toute façon, pour les commerçants, la facture des VDS permet de récupérer la TVA », explique une commerçante. Mais qui a dit que l’argent ne fait pas le bonheur ?