L'essentiel

  • Des familles de migrants s’étaient réfugiées dans des abris de fortune dans le quartier du Neuhof depuis jeudi dernier.
  • Face à cette situation d’urgence, elles ont été mises à l’abri provisoirement dans un gymnase du quartier, en attendant d’être réorientées.

Voilà six jours que huit familles de migrants ont établi un campement de fortune, sur le trottoir, près de l’ex hôpital Lyautey au Neuhof. Des abris de fortune, dans lesquels 35 personnes dont 19 enfants, selon un recensement de la préfecture, survivaient notamment grâce à la solidarité des habitants du quartier. Une situation intolérable rendue d’autant plus difficile qu’il n’avait pas été mis à leur disposition un point d’eau ou des toilettes.

Dans un communiqué, la préfecture a indiqué ce matin que compte tenu de « la situation préoccupante dans laquelle ces personnes vivent actuellement et de la vulnérabilité de ces familles avec des enfants en bas âge, la ville de Strasbourg a décidé l’ouverture immédiate d’un gymnase pour les mettre au plus vite à l’abri ». La préfecture assure que les demandes d’asile de ces familles d’origine serbe ou macédonienne, instruites par l’Etat, sont en cours ou en attente d’enregistrement et s’est engagée à « trouver des solutions d’orientations rapides ».

Saturation des dispositifs d’hébergement

Les familles présentes ce matin vers 8h au campement ont été prises en charge pour « une évaluation de leur situation par les services de l’Etat, avant d’être orientées, dans la journée, vers des solutions d’hébergement. » Les autorités rappellent cependant que « la situation de ces familles s’inscrit dans le contexte de la saturation des dispositifs d’hébergement dédiés à la demande d’asile dans le Bas-Rhin alors que la pression des flux migratoires est en hausse constante. »

Pour rappel, depuis 2017, « avec 2.852 nouvelles arrivées (au 31 octobre), le nombre de primo demandeurs d’asile est en augmentation de 32,5 % localement, précise la préfecture. » La Plateforme d’accueil des Demandeurs d’Asile (PADA) a enregistré pour le seul mois d’octobre 471 nouveaux demandeurs d’asile. Pourtant, ajoute la préfecture, « les créations de places d’hébergement décidées au cours des derniers mois, ne permettent toujours pas de répondre à la totalité des demandes, alors que 3.235 personnes sont actuellement hébergées dans le département au titre de la demande d’asile. »