Villes du futur: Avec toujours plus de verdure, à quoi ressemblera Strasbourg en 2050?
#2050•A l'occasion des Journées de l'architecture du 13 au 15 octobre, «20 Minutes» a décidé de se projeter en 2050. Entre science-fiction et perspectives réalistes, à quoi ressembleront nos villes dans 33 ans?...Bruno Poussard
Au bout de la presqu’île Malraux, en direction du port de Strasbourg, les tours n’en finissent déjà plus de pousser. La moderne Elithis est quasiment terminée. Les Black Swans n’en sont pas loin… Au sud de centre de Strasbourg, un nouveau paysage se crée déjà. D’ici 2050, son visage pourrait encore grandement changer.
Avec la croissance de l’agglomération, Strasbourg - qui pourrait voir encore d’autres tours proliférer - devrait néanmoins tenter de se la jouer de plus en plus verte. Sans pour autant s’engager dans une prospective à un horizon si lointain, un géographe estime la revégétalisation de la ville déjà bien engagée et en voie de renforcement.
Des végétaux sur les bâtiments, bientôt ?
A l’image du jardin des Deux-Rives, les espaces verts gagnent de la place, plus intégrés aux zones périphériques en développement, comme avec la ceinture verte. Un moyen de « promouvoir la biodiversité mais aussi d’améliorer l’air urbain par le pouvoir végétal d’absorption des polluants, et le cadre de vie », d’après l’universitaire strasbourgeois.
En parallèle de ces espaces, les jardins partagés et familiaux au sein même de la ville pourraient continuer leur développement, devant une plus forte demande, sur certains grands terrains parfois en friche. Avant de plus nombreuses fermes urbaines ? Le rafraîchissement de la ville pourrait aussi se poursuivre sur les bâtiments, pas juste pour améliorer l’image de nombre d’entre eux.
« Sur une toiture, les végétaux permettent d’aider à maintenir la chaleur en hiver, et à rafraîchir en été », rappelle Alain Jund, vice-président de l’Eurométropole en charge de l’écologie. Mais aujourd’hui, sur les façades ou les toits, de tels travaux demandent un surcoût à la construction, d’après le rappel de notre chercheur. Mais avec la permaculture, la verdure pourrait aussi s'immiscer dans les recoins de nos logements.
Un objectif de 100 % d’énergies renouvelables en 2050
Des édifices de ce type auraient en tout cas de quoi aider Strasbourg à atteindre son objectif (récemment formalisé) de 100 % d’énergies renouvelables en 2050. Et, au-delà des grands projets actuels de biomasse, de géothermie profonde, de photovoltaïque puis de biométhane de l’Eurométropole, les habitations auront leur rôle à jouer.
L’autoconsommation énergétique promet de se développer. A l’image de la tour Elithis, première tour de logements du monde à vouloir produire plus d’électricité qu’elle n’en consomme. Avec des panneaux solaires, mais pas seulement. Grâce, aussi, aux comportements des habitants. « Il faut recréer le rapport entre humains et énergie », insiste Alain Jund.
« On veut faire la démonstration que c’est possible, sans se priver de confort, reprend Thierry Bièvre, le patron d’Elithis. C’est un exemple à suivre. On pose des jalons. » Jusqu’où Strasbourg le suivra-t-elle ? La ville dispose en tout cas encore d’autres idées, autour des micro-énergies dans ses nombreux cours d’eau, par exemple…