Strasbourg: L'hôpital a lancé une consultation dédiée à la maladie de Lyme
SANTE•A l'hôpital civil de Strasbourg, qui dispose d'une expertise depuis 30 ans, une unité fonctionnelle de consultation dédiée aux maladies transmises par les tiques, dont Lyme, a été lancée au début de l'été...Bruno Poussard
L'essentiel
- Afin d'informer, rassurer et soigner, l'hôpital de Strasbourg a ouvert cet été une consultation dédiée aux maladies transmises par les tiques.
- Mais rien de totalement nouveau, car la ville alsacienne a depuis une trentaine d'années une expertise vis-à-vis de Lyme et d'autres infections.
Vous avez été piqué par une tique et vous craignez la maladie de Lyme ? Commencez par surveiller votre peau (lire en bas). Puis ne tardez pas à consulter votre médecin traitant. Sinon, pour informer, rassurer et soigner, l’hôpital civil de Strasbourg a lancé cet été une unité fonctionnelle de consultation dédiée aux infections venues des tiques.
Sur un territoire alsacien fortement touché, quatre médecins accueillent nombre de patients - venus spontanément ou conseillés par leurs docteurs - du Grand Est, de Belgique ou du Sud-Ouest… « Pour donner des réponses claires et scientifiques », ajoute le professeur Daniel Christmann, spécialiste des maladies transmises par les tiques.
Une référence à Strasbourg depuis près de 30 ans
En moyenne, 8 à 10 personnes atteintes par Lyme consultent chaque semaine au sein du service des maladies infectieuses. Mais rien de totalement nouveau. Strasbourg a développé depuis une trentaine d’années une vraie expertise, s’appuyant aussi sur le Centre national de référence des Borrelia (le nom de la bactérie) et ses recherches.
« On était déjà référents, là, c’est un affichage plus clair vis-à-vis des patients », clarifie le professeur Christmann, alors qu’un plan national de lutte contre la maladie a vu le jour quelques mois plus tôt. Avec un message clair du spécialiste : « On guérit de la maladie de Lyme. Et elle ne peut pas être chronique si elle est correctement traitée. »
La prise en charge reste la même. Sur son bureau, Daniel Christmann est habitué à la schématiser : l’arrivée de germes à côté ou à l’intérieur des cellules après l’infection, puis l’intervention des antibiotiques adaptés pour les traiter et les tuer, en fonction des différents stades de la maladie. Même tardifs - qui, eux, peuvent entraîner des séquelles.
Une consultation pour répondre aux inquiétudes
En fait, cette consultation vise aussi à répondre aux inquiétudes, grandissantes depuis peu autour de la maladie de Lyme et des autres bactéries (comme l’anaplasma) ou virus (l’encéphalite à tiques) transmis par les tiques et présents en nombre à l’est de l’Europe. Car un débat fait rage autour de la prise en charge de la maladie de Lyme en France.
« Il faut sérieusement prendre la pathologie en compte, mais ne pas dire de choses fausses », insiste le professeur Christmann, qui estime les diagnostics et les traitements actuels (qui sont les mêmes depuis 2006) toujours à jour. Dans toute la France, les médecins traitants sont eux censés connaître l’expertise strasbourgeoise, si besoin.
Comment savoir ? Après une piqûre, le spécialiste recommande avant tout de surveiller la peau, à cet endroit, dans les dix jours suivants. En cas de suspicion d’infection par la maladie, un rond rouge apparaît fréquemment autour de la piqûre, avant de s’agrandir rapidement. « On peut attaquer le traitement dès que la rougeur fait deux centimètres, termine Daniel Christmann. Plus vite vous traitez l’infection, plus vite vous guérissez. »