SOCIALUne borne électronique pour les SDF, le coffre-fort des plus démunis

Strasbourg : Premier bilan d’une borne électronique pour les SDF, le coffre-fort des plus démunis

SOCIALPremier bilan pour la bagagerie électronique au service des SDF installée chez l’association Entraide le Relais il y a tout juste un an…
La  borne électronique pour les personnes SDF Chez Entraide le Relais. Strasbourg le 27 septembre 2017.
La borne électronique pour les personnes SDF Chez Entraide le Relais. Strasbourg le 27 septembre 2017. - G. Varela / 20 Minutes
Gilles Varela

Gilles Varela

Ce sont souvent de vraies « galères » pour les personnes sans domicile fixe : les papiers, ces derniers remparts contre l’exclusion. Un véritable casse-tête pour les conserver dans la rue sans qu’ils soient détériorés, mouillés, volés. Il y a un peu plus d’un an, l’association Entraide le Relais, qui accueille près de 1.000 personnes en situation de grande précarité, (dont 350 y ont une domiciliation pour le courrier), a expérimenté une bagagerie électronique avec le soutien de la ville. Une aide qui s’inscrit dans le cadre du projet de lutte contre la fracture numérique. Son principe, une borne électronique constituée d’un scanner et d’un écran tactile, permet à l’usager de numériser le document qu’il souhaite et de mettre à l’abri en l’enregistrant dans son espace personnel (le Cloud) mais aussi sur une clé USB qui est fournie.

Un outil indispensable

« C’est un outil et une priorité, souligne Hervé Turquains, directeur de l’association. Sans papiers, leurs démarches vers le logement, l’accès à la santé ou même l’emploi deviennent impossibles, d’autant que de plus en plus, l’accès aux administrations passe par Internet. » Si l’idée est séduisante et source de progrès, le nombre de personnes inscrites après une année d’expérimentation peut paraître décevant. Une quarantaine seulement. « Je ne sais pas ce qu’ils peuvent faire avec, je n’ai pas confiance, je ne vais pas leur confier tout », marmonne Eric, la trentaine, allongé dans la rue. Une « procédure » pas bien rassurante, même si le demandeur possède un identifiant et un mot de passe… Mais un argument souvent entendu par les travailleurs sociaux de l’association. Si la « théorie du complot » au sujet de la borne électronique semble être une idée qui prévaut chez les personnes SDF, un autre challenge à relever pour les équipes de l’association est l’explication et la formation. « Près de 26 % des demandeurs n’ont aucun contact avec le numérique », explique Hervé Turquains. Aussi, un accompagnement et une formation, sont prévus pour aider chaque personne désirant profiter de ce service. » Enfin, l’association s’est ouverte depuis quelques mois à d’autres structures de la ville, avec pour objectif avoué, de toujours faire reculer la pauvreté.