Il avait un temps été annoncé sur le banc des remplaçants avant . Et finalement au coup d’envoi, sur la pelouse du stade Louis-II, avait bien pris sa place au milieu du 11 de Thierry Laurey. C’était alors la sixième titularisation de l’Ivoirien de 23 ans, en autant de matches de Ligue 1. Niveau auquel le footballeur formé au n’avait jamais goûté jusqu’alors.

Ce qui est parfois dur à croire, tant le milieu de terrain semble à l’aise sur certaines séquences entre ses collègues bien plus expérimentés Jonas Martin ou Benjamin Corgnet, renvoyant au passage Jérémy Grimm sur le banc de touche. Et tapant dans l’œil des supporters strasbourgeois, .

« Je ne me prends pas la tête, j’essaye de continuer sur ma lancée de la Ligue 2 », répond simplement Jean-Eudes Aholou, un peu moins surpris que les observateurs du foot par ses performances : « J’essaye en fait de me mettre au niveau tout de suite. Pour l’instant ça se passe plutôt bien. Je travaille au quotidien pour maintenir cette performance ».

Finalement, que manque-t-il à l’Ivoirien dans son bon début de saison ? Un but ? Il était d’ailleurs tout proche d’ouvrir son compteur à Guingamp ou Monaco. « Marquer bien sûr, si ça aide l’équipe, c’est toujours important. Après si je peux faire marquer ou si je peux défendre pour sauver un but, c’est très important aussi. »

« Plus à l’aise sur la pelouse que dans la presse »

Jean-Eudes Aholou n’est pas du genre à s’épancher auprès des médias. « Il s’exprime mieux sur la pelouse que dans la presse, chambre gentiment . Il peut se montrer introverti mais il a beaucoup de personnalité et de charisme sur le terrain. Il sait s’imposer. »

Le milieu d’Orléans a vu Jean-Eudes Aholou dans ses œuvres la saison dernière, avant qu’il ne quitte le club orléanais – où il était arrivé en 2015 après sa formation lilloise — pour rejoindre Strasbourg : « Je l’ai vu évoluer, j’ai joué à ses côtés et je me suis posé la question de savoir ce qu’il faisait avec nous en Ligue 2 à Orléans. Parce qu’il était au-dessus. C’est un joueur dynamique, qui remonte bien balle au pied. Un box to box à l’anglaise ».

Strasbourg et bien plus encore ?

Les deux milieux n’auront finalement joué ensemble que durant six mois. Suffisant selon Pierre Bouby pour se rendre compte du potentiel de son coéquipier. Et au final ne pas être surpris mais « ravi » de son bon début de saison : « Ça confirme ce que je pensais de lui. Il est à 60 % de ses capacités selon moi, par rapport au jeu qu’il aime produire. Mais on voit qu’en plus il est capable de bien respecter les consignes du coach ».

Pierre Bouby en est persuadé, le Strasbourgeois n’a pas encore montré toute l’étendue de sa palette. Et quand ce sera fait, l’Ivoirien pourrait voir plus loin ? « Pour moi, Strasbourg ne sera qu’un passage, une étape de plus à bien franchir. Au vu de ses qualités intrinsèques au foot, je pense – et sans manquer de respect au Racing - qu’il peut prétendre à des clubs plus prestigieux, pourquoi pas à l’étranger, en Allemagne. Et puis il y a l’équipe nationale de Côte d’Ivoire, qui pourrait lui donner de la visibilité, lui ouvrir des portes. »

Concurrent, Aholou a quelques fois poussé Bouby sur le banc. Ce dernier assure néanmoins qu’il n’avait « aucune rancœur, parce que c’était normal. Mon but était aussi de le faire progresser. Et il a toujours écouté ce qu’on pouvait lui dire ».

C’est désormais auprès de joueurs comme Benjamin Corgnet que Jean-Eudes Aholou continue d’apprendre. « Il progresse et il va continuer à progresser et c’est vraiment un plus pour notre équipe », confie , vantant la capacité de son coéquipier à « gagner des duels », ainsi que sa « qualité de passe au-dessus de la moyenne. Il a vraiment un gros registre. Je ne me fais pas de souci pour lui, mais il va falloir encore continuer à travailler et qu’il montre encore de belles choses. » Dès ce dimanche contre Nantes ? Le public de la Meinau n’aurait rien contre.