Les supporters strasbourgeois peuvent être durs. Sorti sous les sifflets du kop à la 69e minute contre Amiens (0-1) après deux matches sans planter à la Meinau, le nouvel avant-centre du Racing, Idriss Saadi, l’a peut-être découvert à ses dépens samedi soir. Un symbole, probablement, de la frustration des fans devant l’inefficacité des Alsaciens.
Malgré leur domination face à des Picards plus réalistes (qui ont ouvert la marque contre le cours du jeu à la 13e), les Strasbourgeois ont été trop imprécis pour concrétiser et espérer, au moins, revenir. Maladroits dans les transmissions, hésitants dans les choix, ils ont ainsi avorté bien des relances et vendangé bien des occasions. Sans autre solution.
Du déchet symbolisé par les imprécisions devant
Un vaste déchet particulièrement visible, donc, du côté de son attaque. Comme Idriss Saadi, trop souvent esseulé avant son remplacement par Martin Terrier, Nuno Da Costa et Ihsan Sacko n’ont jamais su trouver la parade au bloc défensif amiénois. Pour transformer un de leurs dix tirs (dont trois cadrés), les Alsaciens auraient dû mettre plus de tranchant.
« On n’a pas mis assez de qualité, on était trop désordonnés, il va falloir hausser notre niveau », reconnaît Jérémy Blayac, entré à la 66e. Mais les attaquants sont loin d’être les seuls fautifs. Avec leurs milieux de terrain, ils ont également eu du mal à se trouver. « Il n’y a pas assez de liant dans notre jeu », embraye l’attaquant de 34 ans, en Alsace depuis 2015.
Une question de repères à acquérir, au sein d’un onze de départ qui a largement changé. Donc d’intégration, pour les dix nouveaux membres du groupe. Et d’adaptation à un nouveau système de jeu, pour les anciens. « Il faut que ça rentre, mais ce serait mieux que ça rentre le plus vite possible », ajoute enfin Jérémy Blayac. Question de temps, donc…
Un défaut dans le liant et un manque de repères
C’est bien ce que demande l’entraîneur Thierry Laurey. A ses yeux, les sifflets, comme certaines questions des journalistes, pourraient être des preuves d’une attente trop grande sur les épaules d’un Racing tout juste de retour dans l’élite. « Si vous voulez être cinquièmes, ce n’est pas avec moi, s’est-il agacé samedi soir. Mais ne nous condamnez pas ! »
Et le technicien de rebondir, malgré la déception de la défaite : « Idriss Saadi, ça fait cinq matches qu’il est avec nous, mais il n’a pas fait la prépa avec nous. Là, il est rentré mercredi de sélection [avec l’Algérie], il s’est entraîné deux fois et il a directement rejoué ce samedi. Je ne cherche pas d’excuses, mais s’il vous plaît, laissez-nous un peu de temps. »
Une défaite contre un adversaire direct en guise de retour sur terre ?
Après sa défaite inaugurale à Lyon (4-0), le Racing a bien enchaîné contre Lille (3-0) puis à Montpellier (1-1), avant d’enchaîner deux défaites contre Guingamp (2-0) et Amiens, donc. Si la prestation était plutôt bonne en Bretagne, le jeu des Alsaciens le fut beaucoup moins face aux Picards, ce dimanche. Est-ce un retour sur terre, alors ?
« On a pris des points au début, là on n’en prend pas depuis deux matches, c’est le lot d’une saison, on sait qu’elle sera difficile », termine Jérémy Blayac. Au cas certains s’étaient un peu enflammés, le maintien ne sera pas si facile à aller chercher. Autant que Khalid Boutaïb (et ses 20 buts en Ligue 2), devant, ne sera pas si facile à remplacer…