Affaire des silhouettes de Dannemarie: Le Conseil d’Etat juge qu'il n'y a pas «d'atteinte à la dignité humaine» et annule l’ordonnance de retrait
SOCIETE•Le Conseil d’Etat a rendu sa décision sur l’affaire des silhouettes féminines de Dannemarie et a annulé la décision du tribunal administratif de Strasbourg, qui avait ordonné le 9 août le retrait des silhouettes…G.V. avec AFP
L'essentiel
- Un collectif féministe s’était plaint de silhouettes féminines en contreplaqué installées à Dannemarie à l’initiative de la municipalité
- Le Conseil d’Etat a rendu sa décision sur l’affaire des silhouettes féminines et annule l’ordonnance du retrait
Le Conseil d’Etat à rendu sa décision et elle ne fait pas que des heureux, notamment les associations féministes. Il a estimé vendredi que l’exposition de silhouettes féminines en contreplaqué dans la commune de Dannemarie (Haut-Rhin) ne portait pas une « atteinte grave » à la dignité humaine, comme l’affirme le collectif féministe des Effronté-e-s. Les habitants avaient alors « adopté » ces images de femmes pour certaines légèrement vêtues et lascives, les installant sur leurs balcons ou dans leurs jardins, explique l’AFP.
Le Conseil d’Etat a finalement annulé la décision du tribunal administratif de Strasbourg, qui avait ordonné le 9 août le retrait de 65 silhouettes en contreplaqué de femmes et 60 silhouettes de divers accessoires, installées dans cette commune de 2.300 habitants à l’initiative de la municipalité.
Pas d’atteinte grave et manifestement illégale au droit au respect de la dignité humaine
La plus haute juridiction administrative a estimé que « même si les panneaux peuvent être perçus comme véhiculant des stéréotypes dévalorisants pour les femmes, ou, pour quelques-uns d’entre eux, comme témoignant d’un goût douteux voire comme étant inutilement provocateurs, leur installation ne peut être regardée comme portant une atteinte grave et manifestement illégale au droit au respect de la dignité humaine ». Or il lui aurait fallu constater une telle atteinte pour ordonner le retrait en urgence de l’installation, conformément aux règles de la procédure du « référé-liberté » engagée par le collectif féministe. Le Conseil d’Etat a également précisé que le « principe de l’égalité des femmes et des hommes, également invoqué par les Effronté-e-s, ne peut justifier un retrait forcé de l’installation ».