Strasbourg: Fin août 2011, le Racing était placé en liquidation et... Macron soutenait Hollande
FOOTBALL•Alors qu'il jouera à Guingamp dimanche pour la quatrième journée de Ligue 1, il y a (quasiment) tout juste six ans, le Racing était placé en liquidation judiciaire. Et à cette époque...Bruno Poussard
L'essentiel
- Le 22 août 2011, le Racing club de Strasbourg était placé en liquidation judiciaire, ce 22 août 2017, il est dixième de Ligue 1.
- En six ans, de drôles de choses se sont passées dans le monde et pour plusieurs acteurs de l'actuel club de foot alsacien.
Le contraste est frappant. Un nouveau départ en CFA2, contre une dixième place en Ligue 1. D'un 22 août à l'autre, le Racing a évidemment fait le grand écart, entre 2011 et 2017. L'histoire des dernières années de la formation strasbourgeoise a été racontée et encore racontée pendant l'été. Pas question de la refaire une fois de plus.
aMais, de comprendre, en cette semaine de drôle d'anniversaire, à quel point les choses ont eu le temps d'évoluer, en six ans, depuis ce 22 août 2011. Avant le déplacement du RCSA à Guingamp dimanche (15h), voici donc quelques preuves qu'un monde sépare la triste époque de la liquidation judiciaire de celle du retour dans l'élite.
Emmanuel Macron était encore un soutien de François Hollande. Et oui, à la fin de l'été 2011, il ne restait que quelques semaines avant la primaire socialiste préalable à l'élection présidentielle de 2012. Loin de s'imaginer alors président (en tout cas pas si vite), Emmanuel Macron était alors un récent associé de la banque d'affaires Rothschild&Co.
Plutôt supporter de l'OM que du RCSA, l'ambitieux énarque avait en tout cas misé sur le bon cheval pour ses débuts (discrets) en politique. Avant même «l'affaire DSK» au Sofitel de New York, il avait ainsi choisi pour futur vainqueur François Hollande. La suite de son ascension est désormais connue... A lui l'Elysée, à Strasbourg la Ligue 1.
Thierry Laurey était alors recruteur pour l'AS Saint-Etienne. Débarqué en Alsace à l'été 2016 pour faire monter directement le Racing en Ligue 1, Thierry Laurey n'était mi-2011 plus entraîneur. Temporairement. «J'étais recruteur à Saint-Etienne et on me proposait d'ailleurs pas mal de joueurs du centre de formation de Strasbourg», se souvient-il.
«C'était chaud, il fallait aller chercher plusieurs joueurs en fin de mercato et on avait notamment récupéré (Max-Alain) Gradel.» Une expérience forcément enrichissante, de mars à novembre 2011. Et un souvenir marquant du 22 août : «J'avais profité d'un match à Sedan pour passer à Troyes (d'où il est) fêter l'anniversaire de mon père, ce jour-là!»
Neymar reçevait des bananes sur la tête avec le Brésil. Encore tout jeune international brésilien, le désormais joueur du Paris Saint-Germain jouait encore avec Santos en 2011. Du haut de ses 19 ans, Neymar devait d'ailleurs être à des années lumières de se douter qu'il devrait un jour se préparer à affronter le Racing et la Meinau.
Pis encore, avec la Seleçao, en 2011, le prodige avait même été victime d'un triste acte de racisme lors d'un match amical. Contre l'Ecosse à Londres le 27 mars 2011, Neymar avait reçu des bananes venues des tribunes. Mais planté deux pions. Six ans plus tard, il est devenu le plus gros transfert de l'histoire du foot.
Jérémy Grimm vivait la liquidation par procuration. Formé à Strasbourg, non conservé en 2007 et parti de fait en Suisse puis à Colmar, le milieu natif d'Alsace a gardé de fortes relations au Racing. Si bien que Jérémy Grimm a vécu par procuration la liquidation, en 2011, via ses échanges avec David Ledy, Thomas Zerbini ou François Keller.
«Je suis fan depuis petit et je suis resté amoureux de ce club, donc à cette période, j'étais triste, confie celui qui est revenu à Strasbourg en 2013. Je suis certes parti déçu et frustré de ne pas être gardé, mais je n'ai jamais eu d'amertume envers ce club. J'ai suivi de près ce qu'il se passait. Et je n'ai pas baissé les bras.» Comme le Racing.
Jeune supporter, Guillaume vivait son premier match dans le kop. Alors fan occasionnel du Racing de 17 ans, ce Strasbourgeois a profité des nouveaux prix de la CFA2 pour tester le kop de la Meinau, en 2011. «Je n'avais pas trop les moyens avant, et cet été-là, j'ai dû bosser à Leclerc pour la première fois», se souvient-il.
Guillaume n'en est depuis jamais reparti : «Mais à l'époque, je ne me rendais pas compte de l'importance de tout ça». Encore présent à l'entraînement vendredi avant le déplacement à Guingamp, le garçon de désormais 23 ans est un des nombreux nouveaux supporters qui se sont solidement attachés au Racing dans ces années en bas.
Ihsan Sacko n'était pas né (non, c'est une blague!). Malgré une intersaison de plus à Strasbourg, Ihsan Sacko est encore, en ce mois d'août 2017, le minot du groupe pro du Racing, alors la vanne est facile... Mais fin août 2011, le milieu d'alors tout juste 14 ans n'était «pas au courant» des événements et même de l'existence du Racing.
Cet été-là, il s'apprêtait plutôt à enchaîner une deuxième année au Creps de Reims, lui qui avait échoué aux portes de Clairefontaine. Avant de filer, douze mois plus tard, rejoindre le centre de formation de Valenciennes, ce qu'il visait «depuis (m)on départ de chez (moi)». Puis celui de Strasbourg, trois ans plus tard, en 2015.
Bonus: Mouammar Kadhafi et Kim Jong-il étaient encore vivants. Lorsque le Racing club de Strasbourg se retrouvait en CFA2, le colonel Mouammar Kadhafi n'avait, lui, plus que quelques semaines à vivre avant d'être tué par les rebelles libyens, tandis que Kim Jong-il ne se doutait pas qu'il allait succomber à un arrêt cardiaque, laissant le pouvoir nord-coréen à son fils, Kim Jong-un. Et au Racing alors, c'est qui le guide suprême ?