DEMOGRAPHIELe Grand Est a la plus faible croissance de population de France

Grand Est: Les raisons de la plus faible croissance de population de France

DEMOGRAPHIESelon l'Insee, l’Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardenne réunies ont les pires prévisions pour 2050...
Bruno Poussard

Bruno Poussard

L'essentiel

  • Selon l’Insee, le Grand Est a les pires prévisions démographiques de France pour 2050.
  • La région pourrait même voir sa population croître quatre fois moins qu’ailleurs durant les trente prochaines années.
  • Population vieillissante, masculine et au solde migratoire réduit… « 20 Minutes » explique les raisons de cette faible croissance.

De toutes les régions françaises, le Grand Est est la dernière. Dans le domaine de la croissance démographique, l’Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardenne réunies ont les pires prévisions pour 2050 dans une récente étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

Dans les 33 prochaines années, le Grand Est pourrait même voir sa population – qui dispose d’ailleurs d’une espérance de vie un peu plus faible – croître quatre fois moins qu’ailleurs, selon la projection annuelle des pyramides des âges réalisée par les enquêteurs. Voici quatre facteurs explicatifs à cette faible courbe.

Plus de décès. Si, en suivant l’actuelle tendance, la population du Grand Est n’augmenterait que de 153.400 habitants d’ici 2050 (pour atteindre 5.705.800), c’est d’abord parce que sa population est la moins jeune de France. Et donc plus en vieillissement, « porté par l’arrivée au grand âge des générations nombreuses du baby-boom », précise l’Insee. Dans ces conditions, le nombre de décès devrait même dépasser le nombre de naissances entre 2040 et 2050.

Moins de femmes. Aujourd’hui, le nombre de femmes en âge de procréer (entre 14 et 49 ans, selon l’Insee) est plus faible qu’ailleurs. Elles représentent ici 22,7 % de la population. En outre, le taux de fécondité (de 1,8 enfant par femme contre 2,0 en France) est aussi le plus petit. Une autre explication, si la tendance se poursuit d’ici 2050.

Moins d’arrivées. Différence entre les arrivées (d’autres régions ou de l’étranger) et les départs, le solde migratoire devrait aussi moins grandir qu’ailleurs (de 0,01 point contre 0,07 en moyenne). Mais ici, le Grand Est n’est pas le pire, et se positionne devant les Hauts-de-France et l’Île-de-France.

Moins d’attractivité. Dans ces prévisions, seuls quatre (des dix) départements du Grand Est verraient leur population augmenter : le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, puis la Marne et l’Aube. Soit à proximité de Strasbourg, Bâle, Reims et Paris. En dehors des extrémités, le centre de la région souffre d’un manque d’attractivité majeur.