Ce qu’il y a de particulier avec l’extension du tramway vers Koenigshoffen, c’est la quasi-unanimité sur la nécessité (voire l’urgence) du projet. C’est, en revanche, sur le tracé du tram qu’il y a une vive opposition. Et là, depuis un moment maintenant, chaque partie semble tenir bon. La ville, qui souhaite aujourd’hui étendre la ligne F depuis le Faubourg-National, et le collectif d’associations de riverains « Pour le tram à Koenigshoffen », qui veut prolonger la ligne C via la gare de Strasbourg.

Alors que l’enquête publique suivait son cours – désormais close, ses conclusions sont attendues à partir de fin mai —, le collectif avait fait appel grâce à un financement participatif sur Internet à un cabinet d’expertise indépendant pour comparer les différentes versions du tracé.

Une réunion entre experts

Ce dernier a davantage penché en faveur du tracé alternatif défendu par les associations. A l’image de certains maires des communes de l’ouest de l’agglomération, du député de la circonscription ou encore d’élus municipaux de l’opposition. Qui, aux dires de certains, ne veulent toutefois pas « s’opposer de manière frontale » de peur que le projet ne soit abandonné. Et que le tram tant attendu n’arrive finalement pas.

C’est bien là le problème des membres du collectif : s’opposer oui, mais jusqu’où ? Tous attendent évidemment avec impatience les conclusions de l’enquête publique. Ils espèrent aussi beaucoup de la rencontre entre experts que le maire de Strasbourg Roland Ries a proposé de programmer.

La collectivité a confirmé la tenue de ce rendez-vous « avant l’été ». Selon le collectif, l’entretien est prévu le 8 juin.

Des recours envisagés par les riverains

Et ensuite ? « Si la ville s’obstine et si des riverains envisagent des recours, on ne les dissuadera pas », indiquent les membres du collectif. Ajoutant qu’à l’inverse, si la collectivité s’engage à un passage du tram par la gare, « on fera tout pour faciliter la concrétisation du projet ».

Un ultimatum ? Pierre Ozenne, porte-parole du collectif, rejette le terme, « mais on veut être sûr que les garanties soient posées pour que cette réunion soit utile ». En résumé : que la promesse faite au collectif d’écouter leur cabinet d’expertise ne soit pas une promesse faite en l’air pour gagner du temps.

« Il y a un fort risque que le projet ne se fasse pas à cause des recours. On a vu dans les contributions citoyennes (près de 400 expressions déposées au cours de l'enquête publique) certains arguments juridiques très détaillés », assure le collectif. Ils dénonceraient notamment le fait que l’actuel projet soit contraire aux documents de l’agglomération, tels que le Scoters (qui regroupe les orientations d’urbanisme et d’aménagement du territoire) et le Contrat triennal.