POLITIQUE«Derrière la main tendue de Macron, il y a un poignard», pour Nadine Morano

Nadine Morano: «Si Macron était une femme, ce serait une sirène qui attire ses proies vers le fond»

POLITIQUEAprès la nomination d’Edouard Philippe, maire Les Républicains du Havre, au poste de Premier ministre, Nadine Morano compare Emmanuel Macron à « une sirène qui attire ses proies vers le fond »…
Bruno Poussard

Propos recueillis par Bruno Poussard

Certes, l’affaire semblait entendue depuis quelques jours. Mais la nomination d’Edouard Philippe en tant que Premier ministre ce lundi a entraîné un déluge de diverses réactions à droite. Si certains membres des Républicains n’ont même pas hésité à la saluer, d’autres n’ont, eux, pas hésité à sortir les griffes.

C’est le cas de Nadine Morano, auteur de deux tweets à ce sujet en fin d’après-midi. Après avoir qualifié le maire du Havre « (d') ancien du PS qui applaudit Cazeneuve, incarnation du désastreux quinquennat de Hollande », la députée européenne de Lorraine détaille sa pensée à 20 Minutes.

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La nomination d’un homme de votre parti comme Premier ministre d’Emmanuel Macron, ça vous agace ?

Non, pourquoi ? Ce n’était plus un mystère. Je tenais juste à rappeler la réalité : les premières couleurs d’Edouard Philippe ont été socialistes. Il a toujours fait partie de cette aile gauche de l’UMP après le RPR. Emmanuel Macron veut donner l’apparence d’une ouverture, mais il est entouré d’énarques dans un vieux système à l’ancienne. Avec Edouard Philippe, ils ont le même profil, avec la même sensibilité à gauche. Il n’y a pas de surprise, mais il ne faut pas tromper les gens, ce n’est pas quelqu’un de droite, qui porte un projet comme celui que nous défendons actuellement avec François Baroin.

Comment jugez-vous l’appel de 22 députés de droite à « répondre à la main tendue » du nouveau président ?

Il faut faire attention parce que, derrière la main tendue, il y a un poignard dans l’autre. Et je les trouve un peu naïfs. Emmanuel Macron ne propose pas un contrat de coalition gouvernementale comme en Allemagne, mais il s’agit de débauchages individuels. Et à terme, il n’y aura que les extrêmes en guise d’opposition, c’est le système qu’il souhaite. Je ne suis pas dupe.

Craignez-vous des conséquences de cette situation pour votre parti ?

Si certains veulent partir, ils partiront. Mais en attendant, on a 577 candidats qui font campagne pour les législatives, sur le terrain, avec une notoriété, un mandat local ou des responsabilités économiques… On ne craint rien, les choses sont claires. Ceux qui sont attirés le sont notamment par opportunisme. Et si on gagne les législatives le 18 juin, la situation ne sera peut-être pas la même. Aujourd’hui, la France est fracturée en quatre morceaux. Et il n’y a pas du tout de liesse devant la « Macron-mania ». Il est beau, il est jeune, il a tout pour séduire, mais derrière ça, il y a autre chose. Est-ce qu’Edouard Philippe est pour son programme ? C’est ce qu’il faut lui demander. En tout cas, si Emmanuel Macron était une femme, ce serait une sirène qui attire ses proies vers le fond. Il faut rester lucide.