Strasbourg: C’est quoi ce nouveau véhicule électrique de livraison testé en centre-ville ?
ENVIRONNEMENT•Depuis le début de la semaine, le transporteur alsacien Heppner teste chaque matin dans le centre-ville de Strasbourg une camionnette de livraison 100% électrique avant un développement plus large souhaité…Bruno Poussard
Toute vêtue de vert, vous l’avez peut-être vue, à défaut de l’entendre. Au silence typique d’un véhicule électrique, la nouvelle camionnette du transporteur alsacien Heppner est testée dans les rues du centre-ville depuis lundi. Pendant un mois, l’utilitaire 100 % électrique remplace un des huit véhicules de livraison de l’entreprise à Strasbourg.
Avant un déploiement espéré plus large par plusieurs acteurs, la grosse boîte de logistique a quelques essais à effectuer, sur la Grande Île comme dans la Petite France, à la Krutenau, ou un peu plus loin. « On effectue une batterie de tests, sur l’autonomie, la charge utile ou la batterie du haillon élévateur à l’arrière », rebondit Daniel Roth.
Une sonnette pour prévenir les passants, à défaut de bruit
Et le responsable arrivages et distribution de l’agence strasbourgeoise de Heppner de détailler : « On a commencé doucement, mais mardi, en deux tournées et 47 kilomètres, il restait encore 50 % de batterie. On va attaquer le plus hard maintenant. » Présentée ce mardi, la discrète camionnette comporte aussi une sonnette, pour prévenir les passants.
Conçu en 2016 par le constructeur français Gruau et au prix d’achat néanmoins deux fois plus élevé qu’un même véhicule à essence, l’utilitaire est accompagné d’une borne de rechargement installée pour la phase de test. L’autonomie du modèle, nommé Electron II, va, elle, jusqu’à plus de 200 km, suivant les différentes batteries.
En test, mais une autonomie désormais intéressante
« Ce procédé semble avoir atteint ses objectifs d’autonomie, ce qui restait souvent jusqu’ici le problème du tout électrique », réagit Christophe Thiébaud-Girard, directeur général adjoint de l’entreprise décidée à proposer des solutions de transport également vertueuses, et qui réalisera ensuite d’autres tests à Lyon et Montpellier.
Sur ses terres alsaciennes, Heppner compte profiter de l’appui des élus strasbourgeois, conscients du retard dans le domaine de la livraison, devant le grand nombre de camionnettes dans les rues, le matin. « On est très en avance sur la mobilité urbaine aux personnes, mais aujourd’hui, c’est un point essentiel », insiste Jean-Baptiste Gernet.
L’électrique envisagé au même titre que le gaz naturel véhicule
L’installation de bornes de rechargement publiques pour de tels véhicules de livraison est dans les cartons. « Nous devons l’intégrer dans l’évolution de notre réglementation », rebondit l’adjoint en charge de la mobilité alternative. Entre horaires de circulation, pollution, taille des rues ou des véhicules, et besoins des commerçants, les contraintes sont grandes.
Mais à terme, cette première innovation pourrait donc en appeler d’autres. Au-delà de l’électrique, l’entreprise de transport et les pouvoirs publics ont des idées. Le gaz naturel véhicule, carburant alternatif, en fait partie. Et un jour, pour l’approvisionnement de ce gaz, une cuve est par exemple déjà envisagée.