Alsace: C’est quoi cette «nouvelle expérience de mobilité électrique» d’Alstom NTL?
TRANSPORTS•Alstom et NTL viennent de présenter Aptis, un bus inspiré du tram, une nouvelle expérience de mobilité 100% électrique mais pas que…Gilles Varela
Ils sont partis d’une feuille blanche et de leur expérience du tram, notamment sur pneu, pour concevoir le bus du futur. Alstom et NTL ont présenté à Duppigheim, APTIS, un bus 100 % électrique, un prototype qui va être prochainement expérimenté à Paris et dans la région parisienne au cours du deuxième semestre 2017. Encore un nouveau moyen de transport électrique pourrait-on penser ? Pas seulement. « Sa conception va bien au-delà », assure la direction.
Quels avantages pour les usagers ?
Innovante et unique, la conception d’Aptis est inspirée de celle du tramway, avec un plancher bas et des portes doubles, ce qui permet, comme dans un tram, un accès facile et pratique pour les fauteuils roulants mais aussi les poussettes.
Lumineux, le bus propose, avec sa « vue à 360° », 20 % de surface vitrée en plus qu’un bus classique. Une plate-forme, avec une fenêtre panoramique, sorte d’observatoire sur la ville, est située à l’arrière du bus et offre même quelques places assises.
A l’intérieur, la fluidité des déplacements a particulièrement été étudiée. il est facile de circuler, le couloir est large et les fauteuils n’ont pas de pieds, ce qui facilite encore la mobilité, mais aussi le nettoyage…
Afin de réduire les temps d’arrêt, le poste de pilotage est légèrement placé en retrait, si bien que les passagers déjà munis d’un titre de transport ne sont pas « bloqués » par ceux qui veulent acheter un ticket ou s’entretenir avec le conducteur. Enfin, silencieux comme tout véhicule électrique, mieux vaut bien se tenir car l’engin est nerveux.
Et pour les opérateurs ?
Les opérateurs devraient bénéficier d’un véhicule ayant une plus longue durée de vie selon les concepteurs. Facilement adaptable aux futures technologies, notamment les « batteries du futur », le bus peut-être recharger facilement la nuit au dépôt à l’aide de prises standards (assurant ainsi une autonomie de 200 km) soit par « une borne » dans le sol ou d’un pantographe inversé, ce qui permet sa recharge extrêmement rapide.
Autre avantage, et pas le moindre, les quatre roues sont orientables. Une originalité qui permet au chauffeur de se positionner au plus près du trottoir lors de l’arrêt, mais aussi d’occuper 25 % de surface en moins dans les virages. Evitant au passage l’effet « balayage » sur les trottoirs. Une idée intéressante puisqu’elle permet en sorte, pour une vision imagée de la chose, soit d’agrandir les trottoirs ou de rétrécir les routes.
Pour l’instant, le lieu de son industrialisation n’est pas encore décidé, mais les élus locaux, notamment Robert Herrmann, président de l’Eurométropole espèrent bien que ce concept alsacien soit industriellement produit sur ses terres. Mais là, ce n’est plus de la vision mais de la magie. Et l’Eurométropole espère bien voir une expérimentation d’Aptis dans ses rues, voir plus si affinité. Ce qui pourrait bien se produire dès le mois de juin, lors du congrès européen sur les systèmes de transport intelligents (ITS) organisé à Strasbourg. Mais chut, des négociations sont en cours.