Alsace: Comment Caddie, le spécialiste du chariot, s'est relancé et va investir un nouveau site
ECONOMIE•Placée en redressement judiciaire pour la dernière fois en 2014, Caddie, l’entreprise alsacienne spécialiste du chariot de supermarché, s’est petit à petit relancée et va investir un nouveau site en septembre…Bruno Poussard
Dominique Goetz travaille chez Caddie depuis 33 ans. Pourtant, elle a bien cru que 2014 serait sa dernière année chez le spécialiste du chariot de supermarché. Placé par deux fois en redressement judiciaire, l’industriel alsacien n’est pas passé loin de la liquidation il y a bientôt trois ans. Une période plus que compliquée pour beaucoup.
« Le deuxième plan social, ça a quand même été 250 licenciements, illustre le directeur des ressources humaines, Pierre Giessenhoffer, écarté lors du premier redressement, en 2012, puis rappelé par le nouveau PDG après la chute du repreneur Altia. Et il reste encore des gens sur le carreau, pas forcément tous en bonne santé, d’ailleurs… »
De 110 salariés en 2014 à 240 en 2017
Néanmoins, avec 110 salariés en 2014, l’entreprise familiale par excellence s’est depuis doucement relancée, jusqu’à retrouver la croissance. « Ça repart bien », remarque Alain Rohfritsch, agent d’entretien. Au total, Caddie compte à l’heure actuelle plus de 200 employés, et un carnet de commandes de six millions d’euros début 2017.
Sur le site du siège de Drusenheim, 146 personnes travaillent ainsi à la fabrication et au montage des chariots, un peu plus de 38 heures par semaine, après avoir accepté de convertir leur prime de 13e mois en prime sur le résultat. « Tous ont un petit chariot à la place du cœur », défend devant eux le PDG, Stéphane Dedieu.
L’investissement d’un nouveau site dans le Bas-Rhin à l’automne
Sur la ligne de production, de nombreux chariots doivent prendre la direction des supermarchés Carrefour, mais aussi Auchan, Leclerc, Brico Marché, Aldi, ou de l’Italie avec IperPoli, et même du Moyen-Orient, puisque 60 % du chiffre d’affaires provient de l’étranger. Preuve que l’activité se porte bien, un nouveau site va ouvrir après l’été.
L’entreprise Caddie a en fait repris en septembre 2016 le site (incendié un an plus tôt) de Dettwiller (toujours dans le Bas-Rhin) du spécialiste du traitement de surface Electropoli et ses 74 salariés. Après les travaux, les chaînes neuves de zingage, vernissage et peinture doivent s’y installer, ainsi que l’activité d’assemblage et d’expédition, désormais.
Une réorganisation et un site néanmoins fermés
« Les premières machines doivent arriver le 1er avril, clarifie Stéphane Dedieu. Le début de l’activité y est prévu en septembre, l’inauguration en octobre. » Dans cette réorganisation de l’entreprise visant aussi une meilleure organisation, les 240 salariés seront également répartis (selon leur volonté) à moitié entre Drusenheim et Dettwiller.
« On a espoir d’investir un beau site, embraye la responsable du pôle administratif, Dominique Goetz, forcée de quitter son usine d’Oberhausbergen, fermée d’ici la fin de l’année. Alors oui, on va faire des kilomètres en plus le matin… Mais actuellement, c’est dur de trouver un autre poste. En plus, Caddie, on l’a dans la peau. »
A la relance, l’usine Caddie est un sacré symbole aux yeux du secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie Christophe Sirugue, venu parler de « renaissance » en Alsace : « Parce que c’est un produit de qualité, et que l’association entre les salariés, le PDG et l’écosystème économique qui a permis de mettre en place un accompagnement. » Un exemple.