SOCIETEStrasbourg fait la pub de Paris 2024 à défaut d’accueillir des compétitions

JO 2024: Strasbourg soutient Paris mais reste à distance des grandes compétitions sportives

SOCIETELa ville de Strasbourg fait la pub pour la candidature parisienne aux Jeux olympiques, mais est souvent pointée du doigt pour son absence dans l’organisation de compétitions internationales…
Alexia Ighirri

Alexia Ighirri

Très souvent lorsque sont évoquées les grandes compétitions sportives internationales, la remarque fuse : « On n’a rien à Strasbourg ». Du coup, le soutien de la capitale alsacienne – en tant que « ville sportive et solidaire », dixit son maire Roland Ries — à la candidature parisienne aux Jeux olympiques 2024 en a intrigué certains.

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Pourquoi Strasbourg soutient Paris 2024 ? En tout cas, on ne peut pas reprocher à Strasbourg de ne pas avoir l’esprit d’équipe. Comme la grande majorité du pays, la ville fait bloc derrière Paris, sans rien attendre en retour. Une motion a été votée à l’unanimité par le conseil municipal, de petites actions sont organisées à l’instar de celle sur le handisport dans une école de la ville. « Pour Strasbourg ça ne change pas grand-chose, précise l’adjoint au maire en charge des sports Serge Oehler. Ça ne nous rapportera rien mais les choses on les fait aussi parce qu’on y croit. Et puis, on est à 1h50 de Paris en train, on a vite fait d’aller assister à une manifestation sportive. »

Strasbourg est-elle vraiment absente de la scène sportive ? Affirmer cela, c’est peut-être parler un peu vite. Alors oui, les Strasbourgeois n’ont pas vu l’Euro de football ni le mondial de handball. Ils n’assisteraient pas, non plus, au mondial de rugby en 2023 si la France obtient l’organisation de la compétition. Des manifestations sportives majeures.

Mais (parce qu’il y a un « mais »), Strasbourg a quand même accueilli quelques autres compétitions. Si, souvenez-vous les cinq éditions du Rallye de France sur les routes d’Alsace, les (discrets, il faut le reconnaître) championnats d’Europe d’escrime en 2014, et plus récemment (novembre 2016) la finale de la Fed Cup.

Les championnats d'Europe d'escrime se sont déroulés au Rhenus de Strasbourg en 2014. Le public n'était pas vraiment au rendez-vous.
Les championnats d'Europe d'escrime se sont déroulés au Rhenus de Strasbourg en 2014. Le public n'était pas vraiment au rendez-vous. - Gilles Varela

Ajoutons que Strasbourg compte aussi le plus grand tournoi de hand européen, l’Eurotournoi, et l’un des tournois de tennis féminin les plus importants du pays avec les IS. Enfin, les amateurs de natation noteront que le championnat de France aura lieu à Schiltigheim fin mai.

Quel est le problème de Strasbourg ? En deux mots : les infrastructures. Strasbourg a des équipements mais ils ne sont pas/plus adaptés aux cahiers des charges des différentes compétitions. « Pour le sport en salle, on nous demande un minimum de 10.000,12.000 places… On n’a pas ça », indique Serge Oehler.

Si Strasbourg a par exemple pu accueillir la finale de la Fed Cup dans son Rhenus, elle n’a pas pu décrocher la Coupe Davis parce que la jauge demandée était plus importante pour cette compétition masculine.

Le problème strasbourgeois réside aussi dans le fait que la ville ne possède pas de terrain modulable. A l’image du stade Pierre-Mauroy de Lille transformé en un terrain de handball pendant le mondial. Ça ira mieux avec la future arena de la SIG. Puis se posera la question du stade de la Meinau quand le Racing montera en Ligue 1 (et ça peut arriver plus vite que prévu…)

La municipalité l’assure, elle candidate : « On répond quasiment, à 90 %, positivement, chiffre Serge Oehler. Mais on ne nous demande pas toujours notre avis. Les fédérations peuvent faire comme elles le désirent. » D’ailleurs, la capitale alsacienne était bien en lice avec son stade de la Meinau pour les demi-finales du Top 14 en 2016. Avant d’être doublée par Rennes.

Et puis l’argent s’invite évidemment dans le débat. La municipalité socialiste actuelle ne veut pas débourser des millions d’euros pour quelques jours de compétition. A l’investissement ponctuel qu’elle aurait dû verser pour accueillir quelques matchs de l’Euro de foot, elle préfère accompagner ses clubs phares comme le Racing ou la SIG. « On a une approche plus quotidienne qu’événementielle », conclut l’adjoint au maire.