Si jamais vous ne savez comment occuper vos pauses midi, seul, au bureau, le YouTube « Les faucons pèlerins d’Illkirch-Graffenstaden » est là pour vous ! Après quelques regards échangés avec la classieuse Valentine entre deux sessions de chasse du vif Flash, ce nouveau flux vidéo en direct a été testé et approuvé à 100 % par 20 Minutes.

Installés dans la commune au sud de Strasbourg pour la deuxième année consécutive (la quatrième pour le mâle, né ici en 2013), les deux faucons peuvent désormais être observés par webcam en pleine parade. Voire plus, bientôt… Loin d’un gadget, l’initiative vise ainsi à sensibiliser autour d’une espèce qui a frôlé la disparition en Alsace.

Pigeons et étourneaux au menu

Après de grosses menaces portées par le passé par les fauconniers et les lourds pesticides organo-chlorés (DDT), le faucon pèlerin s’est ainsi réinstallé depuis près de quinze ans. Jusqu’à coloniser les villes comme Illkirch-Graffenstaden, où ce couple trouve visiblement du gibier facilement, comme des pigeons ou des étourneaux.

« C’est un chasseur qui capture ses proies en vol, capable de piquer à 300 km/h pour les attraper », décrit Yves Muller, le président de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) alsacienne. Plus rare que le répandu faucon crécerelle, le faucon pèlerin vit justement plutôt dans les massifs montagneux comme les Vosges, ou dans les zones à proximité.

Le début de la saison des parades, en attendant l’accouplement

Difficilement approchables dans la nature à moins de 50 mètres, les tranches de vie de ces deux oiseaux sur l’église Saint-Symphorien sont désormais visibles au quotidien, à 30 mètres du sol en plein centre de la commune. De quoi apprendre, par exemple, à reconnaître le mâle de la femelle, plus grande et aux ailes plus brunes.

« On voulait partager la période de reproduction à tous, précise Michel Wagner, conseiller municipal d’Illkirch et instigateur du projet. Mais on n’a pas encore vu d’accouplements. » Ce sera peut-être pour bientôt, avec le début de la saison des parades, en attendant une nidification espérée mi-mars, après la ponte des œufs.

Un petit côté Loft Story en terrain religieux

Afin d’encourager la sensibilisation à différents aspects de la biodiversité, l’idée de la webcam a en fait été piochée chez les extraits vidéos des Belges de Faucons pour tous, mais généralisée avec un petit côté Loft Story en terrain religieux. Installée à 1,50 m d’eux en octobre pour l’habitude, la petite caméra ne semble pas vraiment les déranger.

D’intéressantes observations sont attendues par Yves Muller de la LPO : « Combien d’œufs va-t-elle pondre ? Combien de temps seront-ils couvés ? Quelle nourriture fourniront-ils aux poussins ? » Entre les salutations entre les deux faucons, les échanges oraux ou les grattages au niveau du nichoir, certaines ont déjà commencé.

Un nichoir installé en 2015 après la naissance du mâle Flash

Participant à la préservation de l’espèce, le nichoir a lui été installé en 2015. Il pourrait rester occupé un long moment. « Les faucons sont fidèles tant qu’ils ne sont pas dérangés », clarifie Yves Muller. Pas question de les embêter en pleine nidification donc, même en cas de problème sur la caméra. La pérennité du nid prime.

« Il faut rester sérieux, ce n’est pas une lubie, ajoute Michel Wagner. Et puis on souhaite que Flash reste longtemps chez nous. » Après trois petits envolés l’année passée de ce site de reproduction (au coût total de 2.500 euros), le faucon pourrait en mettre de nouveau au monde cette année. Les petits d’Illkirch-Graffenstaden.