Coupe de France: Le Racing chez les amateurs du Poiré, Sarreguemines donne ses secrets pour faire tomber une L2
FOOTBALL•En trois ans, le FC Sarreguemines a déjà fait tomber quatre fois des Ligue 2. Alors qu’ils s’apprêtent à affronter Niort, les Mosellans ont quelques conseils à donner au Poiré-sur-Vie s’ils veulent faire tomber Strasbourg…Bruno Poussard
Il y a eu Dijon, en 2015. Puis Valenciennes, par deux fois, entre janvier et décembre 2016. Et enfin Reims, début 2017. Qualifié pour la première fois au huitième tour (mais éliminé) contre Auxerre en 2014, le FC Sarreguemines a ensuite commencé à taper des Ligue 2 en Coupe de France. Les Chamois Niortais, en déplacement au stade de la Blies en 16es de finale ce mardi (18h) sont prévenus.
Sans dévoiler la recette de leurs exploits, les Mosellans qui évoluent en CFA2 n’auraient-ils donc pas quelques tuyaux à refiler aux Vendéens du Poiré-sur-Vie, adversaires dans le même temps des Alsaciens du Racing club de Strasbourg ? Rivalité géographique entre les deux départements du concordat oblige…
Un staff en mode pro dans l’analyse
Les premiers conseils donnés par le coach Sébastien Meyer ont l’air un peu bateau : « Je dirais qu’il faut jouer sans avoir de regret. Beaucoup de journalistes me demandent pourquoi on joue tant face à des clubs de L2, mais c’est mieux de prendre des risques et éviter de garder le frein à main tout le match, non ? » C’est certain, garder son identité est une clé. Mais ce discours-là est déjà connu.
C’est un peu plus loin qu’il faut creuser pour comprendre la réussite de Sarreguemines en Coupe de France. A quelques semaines du match, le planning d’entraînement des joueurs mosellans (comme les méthodes choisies) ne connaît pourtant pas tellement d’évolution. C’est le staff, en fait, qui passe en mode pro. Sans les mêmes moyens, en revanche.
C’est l’adjoint notamment en charge du physique, Sébastien Segafrena, qui décrit au mieux l’énorme boulot de l’entraîneur en chef, prof d’EPS dans le civil : « Sa vie familiale passe un temps au second plan. Dans nos soirées, on ne regarde plus trop la télé, mais des vidéos de match. Et puis on fait marcher nos réseaux. Niort, on aurait même pu descendre les voir jouer à Tours. »
En amont, les Sarregueminois analysent dans le moindre détail une demi-douzaine de matchs de leur adversaire, derniers, grosses victoires ou lourdes défaites, pour voir toutes les caractéristiques et les différents comportements de leurs joueurs. « Et puis deux-trois jours avant, chacun de nous reçoit un document avec des infos sur chaque joueur adverse », prolonge le défenseur Redjam Fahdi.
De très longues séances vidéo dans les trois jours précédents
Ce PDF d’une trentaine de pages semble être un des secrets de la réussite des Mosellans en Coupe. « Si ça rassure certains, d’autres n’y portent guère d’importance, mais on essaye de leur donner le maximum d’infos en amont », poursuit Sébastien Segafrena. Dans les trois jours précédents, tous bouffent néanmoins de longues séances vidéos, histoire que tout rentre bien.
« Si on connaît les défauts de l’adversaire et qu’on respecte les consignes, 90 % du travail est fait, termine le milieu Camer Metin. Nous, on n’a plus qu’à se concentrer pour jouer ensemble, faire des choses simples. » Facile, non, sur le papier ? A condition d’y mettre toujours la même surmotivation d’un Goliath contre David, même si c’est le cinquième David.
Ne pas banaliser l’exploit, un match de Coupe reste exceptionnel
La dernière clé se trouve dans l’intimité du vestiaire. Si les acteurs font le match, le manager a pour rôle de trouver les mots pour les lancer. Mais une causerie reste une causerie, avec sa part de secret. « L’idée, c’est de ne pas tomber dans une routine, ces matchs restent exceptionnels, concède simplement Sébastien Meyer. Mais derrière, ça se fait à l’instinct, ce n’est pas trop préparé. »
Le danger, pour Sarreguemines, serait de banaliser l’exploit, à force de le répéter, comme en première mi-temps contre Reims, au tour précédent. « Cela reste une équipe professionnelle en face », coupe Fahdi Redjam. Suivi par Camer Metin, débarqué à l’intersaison : « Notre envie de gagner redouble. Nos efforts aussi. Il nous faut surtout garder la sérénité et la rigueur des matchs précédents. »