Strasbourg: Derniers coups de marteau et de pinceau avant l’ouverture du musée du jeu vidéo
CULTURE•A Schiltigheim, on s’affaire pour que le Pixel Museum puisse ouvrir ses portes fin février…Alexia Ighirri
A voir l’état actuel des choses, on se dit qu’il y a encore pas mal de travaux à réaliser avant l’ouverture du musée du jeu vidéo à Schiltigheim. A l’intérieur de cet ancien Centre d’action médico-sociale précoce de la rue de Lattre-de-Tassigny, les ouvriers et les membres de la Ludus Académie – qui porte le projet — s’activent.
Malgré la charge de travail encore à fournir, ces derniers espèrent une ouverture fin février de leur Pixel Museum, qui est déjà très attendu par les amateurs du jeu vidéo. Il faut dire qu’il est le premier musée du jeu vidéo fixe en France (celui un temps installé au sommet de la Grande Arche de la Défense à Paris ayant fermé) et le sixième au monde.
Travaux de désenfumage
Attendu aussi, parce qu’une première date d’ouverture avait été avancée pour la fin 2016. Avant que le chantier ne prenne du retard. La raison ? Des travaux de rafraîchissement, d’aménagement et surtout « la mise aux normes incendie avec le désenfumage du sous-sol. C’est le gros œuvre qui va dicter la suite du calendrier », reconnaît Mathieu Bernhardt, régisseur général et responsable communication du Pixel Museum.
Oui parce que le musée du jeu vidéo prendra ses quartiers sur deux niveaux, pour une superficie d’environ 800 m². Les 200 m² restants seront occupés par un espace de coworking, la Pixel Factory.
Un parcours pour vivre l’histoire des consoles
La visite commencera dans le hall d’entrée, consacré à l’exposition temporaire du musée. Puis sur la gauche, ce sera le début d’un parcours chronologique qui retracera quarante ans de consoles de jeux. Des premières, Pong, aux dernières Playstation et Xbox, en passant par une salle d’arcade.
Des bornes seront disséminées tout au long du parcours pour que les visiteurs puissent tester différentes consoles. Et, sous vitrines, seront exposées les choses un peu plus précieuses encore. Au total, le musée disposera d’une collection de quelque 25.000 pièces qui seront tour à tour présentées au public.
D’autres salles, au rez-de-chaussée, seront dédiées aux jeux éducatifs, à des gaming-zones ou encore à la micro-informatique.
Besoin de préservation
Par ce biais, les porteurs du projet entendent aussi répondre « au besoin de préservation du patrimoine du jeu vidéo ludique. Avant, on jetait les consoles qui ne fonctionnaient plus. Certaines sont difficiles à retrouver aujourd’hui. »
Mathieu Bernhardt poursuit : « On veut aussi faire le lien avec les neuf autres arts, parce que le jeu vidéo est un peu partout. Il y aura donc des passerelles avec des films, de la musique, de la BD ou encore des statuettes ou du game-design ».
Autre volonté des porteurs du projet : travailler avec des artistes locaux sur des expositions temporaires, de l’événementiel. Une collaboration est d’ailleurs née avec le graphiste Stom500 dont le résultat sera révélé à l’ouverture du musée.
En plus d’être en contact avec des collectionneurs alsaciens, la Ludus Académie s’est dotée d’un parrain qui, s’il est connu et reconnu nationalement, connaît bien les environs : « On voulait quelqu’un de renom mais qui ait aussi une histoire à raconter. Oskar Guilbert a vécu ici et est désormais à la tête d’un des plus gros studios de développement en France [la société Dontnod]. Ce musée c’est notre bébé, mais on s’est dit que ce serait bien si un parrain pouvait apporter du poids au projet », souligne Mathieu Bernhardt.
Un projet qui a bénéficié d’un budget 1,3 million d’euros pour trois ans, autofinancé à 90 %. Le bâtiment, appartenant à la ville de Schiltigheim soit le plus gros soutien du projet, a été mis à disposition pendant un an par la collectivité.
Le parrain, c’est donc ok, la scénographie est presque bouclée, les travaux sont dans leur dernière ligne droite. Il ne restera plus qu’à Pixel Museum de passer de niveau en niveau. En évitant la case game over.