Strasbourg: Bon, les rythmes scolaires, ça marche ou pas?
EDUCATION•Après trois années d'application, la ville dresse un bilan sur la réforme des rythmes scolaires...Gilles Varela
Voilà bientôt trois ans que la réforme des rythmes scolaires ne fait plus vraiment parler d’elle, et pourtant… N’avait-elle pas à l’aube de son adoption déchaîné les foules ? Des parents d’élèves ? Et mis les équipes municipales de la France entière sur le grill et coûté son poste à Vincent Peillon, alors ministre de l’Education nationale ? Qu’en est-il aujourd’hui ? Les parents sont-ils résignés, satisfaits, habitués ? C’est la question à laquelle a répondu Françoise Buffet, adjointe au maire en charge de l’action éducative et de la vie scolaire, lors d’une présentation vendredi à la presse de son bilan.
Satisfaisant mais peut mieux faire
Et autant le dire tout de suite, le précédent rapport de la sénatrice Françoise Cartron (PS), publié en mai, qui estime que près de trois quarts des communes « se disent satisfaites ou très satisfaites » des nouvelles activités périscolaires proposées aux enfants, annonce la couleur. Cité par Françoise Buffet, ce bilan se rapproche effectivement de la situation strasbourgeoise. Selon l’élue, la « mission est accomplie » ou tout du moins satisfaisante, même si, pour dresser un bilan complet, il faudrait connaître « le résultat de cette réforme sur les résultats scolaires ».
Mais avec une fréquentation des activités périscolaires en moyenne de 70 %, « le système semble plafonner », analyse l’élue. Une fréquentation qui place cependant la ville dans la moyenne nationale, quand les activités sont gratuites, comme c’est le cas à Strasbourg. « Il reste tout de même 30 % d’enfants qui n’y vont pas, regrette Françoise Buffet. Nous faisons un travail d’explication et nous réfléchissons à des activités qui intéressent plus encore les enfants. »
Toujours des mécontents
Si de tous les avis que nous avons reçus, la diversité des activités proposées fait l’unanimité, il est en revanche encore très facile de trouver des parents au sortir de l’école mécontents des nouveaux horaires imposés par la réforme, reprochant une fatigue supplémentaire des petits mais surtout beaucoup de contraintes organisationnelles. Autre regret souvent formulé, le peu d’heures d’ateliers éducatifs dont bénéficie chaque enfant par semaine : « Une seule heure et demie d’atelier par semaine, des après-midi allégées, c’est beaucoup de chambardements pour pas grand-chose. Et je ne vois toujours pas le bénéfice pour mes enfants, si ce n’est que mes factures ont augmenté car je ne peux pas quitter mon travail à 15h45 pour aller les chercher », peste une maman, qui conclut : « Mais maintenant c’est comme ça. Je suis résignée il n’y a pas le choix. »
Un discours qui n’a plus cours, selon Françoise Buffet qui reconnaît que si les choses n’ont pas été simples au début pour les familles, « c’est rentré dans leur fonctionnement aujourd’hui », et qu’en tout cas, « ils n’entendent plus parler de ça ».
Plus de 700 ateliers chaque semaine
Dans les faits, le nombre des inscriptions et la fréquentation dans les accueils périscolaires ne cessent d’augmenter. La collaboration avec les différents partenaires s’étoffe, s’enrichit, se renforce et plus de 700 ateliers sont proposés chaque semaine. Sur les 14.780 enfants scolarisés en école élémentaires, près de 10.000 enfants y sont inscrits et bon nombre d’entre eux finissent même par pratiquer des activités découvertes pendant les ateliers en dehors du temps scolaire.