POLITIQUECinq nouvelles communes dans l’Eurométropole, ça change quoi?

Strasbourg: Cinq nouvelles communes dans l’Eurométropole, ça change quoi?

POLITIQUEAvec l’entrée des cinq communes de l’ex-intercommunalité des Châteaux, elles seront désormais 33 dans l’Eurométropole de Strasbourg. Mais qu’est-ce que ça change pour les nouvelles ?….
Bruno Poussard

Bruno Poussard

Dès ce jeudi 5 janvier, l’Eurométropole de Strasbourg ira donc jusqu’au vignoble. Avec l’intégration de la désormais ex-intercommunalité des Châteaux, elle comprendra 33 communes. C’est un projet de longue date. Que la loi NOTRe (pour Nouvelle organisation territoriale de la République) d’août 2015 a plus qu’encouragé.

La fusion a finalement été entérinée en mars 2016. Largement le temps de l’anticiper, avant ce début 2017 où les cinq représentants d’Achenheim, Hangenbieten, Kolbsheim, Breuschwickersheim et Osthoffen participeront à leur premier conseil. Sans inquiétude majeure pour leurs administrés, mais avec une curiosité politique certaine pour les élus.

Cinq élus de ces communes dans un conseil de 100, désormais

C’est là le premier des changements. « On passe d’un conseil [de la communauté de communes des Châteaux, ndlr] où on était 19 à tous se connaître, à un autre [de l’Eurométropole] où nous serons 100 ce jeudi matin, résume André Bieth, maire de Hangenbieten. A l’intérieur, on ne sait pas comment ça se passe concrètement. »

Ces nouveaux élus veulent commencer par observer, avant de voir comment peser. Mais ils n’ont pas de crainte quant à leur intégration et celle de leur commune. « Les maires arrivés avant nous n’ont pas connu de grand bouleversement, on rentre là avec une certaine confiance », estime Michel Bernhardt, premier magistrat de Breuschwickersheim.

Des impôts pour les ménages en probable légère baisse

Point positif (et souvent questionné ces derniers mois), la fusion avec l’Eurométropole pourrait même entraîner une légère baisse des impôts pour les habitants. C’est ce qu’affirment les estimations réalisées par les services de la communauté. En revanche, les entreprises les plus importantes devraient être légèrement plus taxées.

Celles de plus de onze salariés devront par exemple s’assujettir désormais de la taxe transport de l’Eurométropole (à hauteur de 2 % de la masse salariale), supérieure sur leur plus-value. Pour la vingtaine de sociétés concernées, cette imposition sera néanmoins différée et lissée sur les années à venir.

Ramassage des déchets ou assainissement d’eau inchangés

Pour le reste, depuis le 1er janvier, l’Eurométropole a repris la majorité des compétences de l’ancienne intercommunalité, comme l’eau et l’assainissement, dont le coût pourrait là aussi diminuer un peu d’ici à 2019. Aucune modification non plus concernant la collecte des déchets (ménagers, plastiques et verres, toujours), pour les habitants.

La petite enfance est un cas à part. Pour gérer les sites dédiés et le multi-accueil des moins de trois ans, les cinq communes de l’ouest de Strasbourg ont dû monter un syndicat. L’Eurométropole a prévu des fonds pour son financement, mais en cas d’installation de plus nombreuses familles sur le long terme, le coût pourrait augmenter.

De nouvelles navettes de transport pour la gare d’Entzheim ?

Si côté transports enfin, aucun changement n’est prévu à court terme, surtout vis-à-vis du réseau départemental de bus, l’intégration à l’Eurométropole pourrait permettre à Hangenbieten et Kolbsheim d’obtenir une navette communautaire à destination de la gare d’Entzheim pour rejoindre le centre de Strasbourg plus vite à la rentrée prochaine.

Les habitants de ces communes travaillant sur Strasbourg peuvent d’ailleurs depuis le début de la semaine disposer d’un abonnement de la CTS (agrandi au trafic des TER de la SNCF) et donc de tarifs plus avantageux. « Toutes les questions ont été largement répondues en réunion publique, conclut André Bieth. Il n’y a rien de stressant. »

L’élection du président du conseil, premier point à l’ordre du jour ce jeudi. Avec l’entrée dans l’Eurométropole des cinq communes de l’ex-intercommunalité des Châteaux, le conseil, passé de 95 à 100 membres, doit élire son président. Arrivé relativement récemment en politique et entré, de manière plutôt inattendue, au conseil communautaire en décembre, Eric Senet estime que la droite peut présenter assez de voix pour l’élire à la place de Robert Herrmann (PS), à la tête de la coalition gauche-droite en place depuis bientôt trois ans. « Certains ont fait des calculs d’apothicaires sans nous demander quoi que ce soit, s’amuse André Bieth, l’un des cinq maires des communes des Châteaux. Nous, on n’est pourtant pas étiquetés. On verra ce qu’ils vont faire, mais ça va être quelque chose jeudi matin ! »