Football: Les ambianceurs du Racing club de Strasbourg, les beaux soirs de victoire
SPORT•Après la réception de Laval vendredi soir (1-0), les joueurs du Racing ont comme d'habitude pris le temps de célébrer la victoire en chansons et chorés. C'est une tradition bien ancrée. Et rôdée...Bruno Poussard
Leurs voix n’avaient plus résonné dans le vestiaire de la Meinau depuis plus d’un mois. Alors vendredi soir après leur (dure) victoire contre Laval (1-0), les Strasbourgeois ont une nouvelle fois poussé la chansonnette. Sur le même rythme, toujours. Et derrière le même leader, toujours. « Les pouceeees en avaaaaaant ! », attaque ainsi Jérémy Grimm après chaque victoire, à domicile ou ailleurs.
Il en va ainsi depuis quatre ans maintenant. « Je suis quelqu’un de calme, de réservé mais voilà, c’est parti d’un petit délire à mon arrivée et on m’a demandé de le garder, raconte le milieu de terrain alsacien. Ça change d’autres cris, ça sort un peu de l’ordinaire. » Une tradition dont personne ne s’échappe au moment de chorégraphier ce « et tic, et tac, et tic, et tac, et tic, et tac, han – han ! »
Un chant pour chaque buteur, Bou-bou-bou-ta-ïb en tête
La suite de ce beau moment de célébration est tout aussi rodée, même dans un groupe rempli de nombreux timides. Au commandement de Jérémy Grimm encore, au tour du buteur de se retrouver au centre. Khalid Boutaïb, vendredi. Et le fameux « Bou – bou – bou – ta – ïb ! » donc. « Chaque club a sa manière de fêter ça, mais ce chant, je l’ai découvert ici », insiste l’auteur du seul but sur pénalty.
Et l’inspiration, d’ailleurs, elle vient d’où ? « Ça se fait sur le moment, à l’instinct, même si parfois, c’est n’importe quoi, éclaire le milieu. Le plus important, c’est que le buteur soit mis en avant, et qu’on savoure ces victoires. » Boutaïb, Blayac, Grimm… Chacun a sa chanson. Et ça donne : « - Toc, toc, toc ; - qui est là ? ; - c’est Jérémy ; - Jérémy qui ? ; - Jérémy Grimmi grimmi grimmi a man after midnight… »
L’Alsacien Jérémy Grimm puis le Sénégalais Mayoro Ndoye en leaders
Au fil des ans, Jérémy Grimm a appris à travailler le rythme. Car il lance les chants depuis bien plus longtemps avec ses potes. « On le faisait pas mal dans mon village, se souvient le Haut-Rhinois. Et puis à Colmar, un ancien speaker avait aussi cette chanson. Alors je l’ai reprise ici un peu plus tard, mais en version raccourcie. Et dans le vestiaire, tout le monde y met du sien à 200 %. »
Surtout Mayoro Ndoye, en fait. « C’est toujours Mayo qui termine avec un petit délire qu’on a entre nous, il fait son spectacle », se marre Khalid Boutaïb. Mais encore ? « C’est un chant du bled, ça nous donne de la force, renchérit Yoann Salmier. Je suis avec lui depuis trois ans et il chante depuis trois ans quand il faut un cri de guerre. » Sur les sonorités sénégalaises du milieu de 24 ans.
Pas seulement lors des soirs de victoire, d’ailleurs. Les matins de matchs à l’extérieur, c’est même Mayoro Ndoye qui prend en main le réveil musculaire. « Ils se mettent tous en colonnes, et ils font leurs petits cris », décrit en souriant le coach adjoint Fabien Lefèbvre. Vite intégrés, les nouveaux ont vite pris l’habitude du rituel post-victoire. Ils aimeraient désormais le répéter un peu plus souvent.