SPORTTrois mois après, ils racontent les semaines de blues post-Jeux Olympiques

Les sportifs Benjamin Compaoré et Maxime Marotte racontent les dures semaines de blues post-olympique

SPORTRespectivement quatrième et dixième du VTT et du triple saut aux Jeux de Rio, Maxime Marotte et Benjamin Compaoré se livrent sur le retour à la réalité post-olympique, alors qu'ils viennent d'effectuer leur reprise...
Bruno Poussard

Bruno Poussard

L'un comme l'autre rêvaient pourtant de podium. Mais à Rio, les deux Alsaciens n'y sont pas parvenus. Le cycliste Maxime Marotte , peu après le triple sauteur Benjamin Compaoré . Devant leurs ambitions, le retour transatlantique n'a pas été des plus marrants.

Dans le récit qu'ils ont accepté de réaliser pour 20 Minutes trois mois après, ils racontent les difficultés de ces semaines post-JO. « Tu sais que si tu restes sur un échec, tu devras attendre quatre ans, ne cache pas l'athlète. Ca prend du temps de te dire que tu as merdé. » Une deuxième pour , après sa sixième place de 2012...

Des courses ou des concours refaits encore et encore dans les têtes

Comme la curiosité des proches et du public est énorme sur les coulisses de l'événément, l'oublier devient impossible. Ressasser, inévitable. « Tu revis le concours plusieurs fois, en te demandant ''pourquoi je n'ai pas plutôt fait ça comme ça ?'' », raconte . Trois mois après, ils n'en ont rien oublié.

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« Des erreurs on en fait tous, mais celle du départ (il a manqué sa pédale, ndlr) me coûte cher, rebondit . La déception dominera, mais on doit passer à autre chose. » C'est la loi du sport pro, au retour des JO, peu importe leur substance personnelle, il faut s'y remettre, la saison n'est pas terminée.

«Un gros coup de bambou», ou «de massue» pour les perdants

Niveau motivation, grands meetings ou étapes de coupe du monde ne suffisent plus cette fin d'année-là. « Tu as un gros coup de bambou, mais il faut être pro et au moins surfer sur ta forme », pose Maxime Marotte. assume : « J'ai terminé mais j'avais lâché dans la tête, même pas l'envie de rebondir après cet échec. »

Après des mois à penser quotidiennement à l'épreuve numéro 1 au monde, tout d'un coup, plus rien. « Je n'avais pas envisagé l'échec alors quand il est là, c'est un gros coup de massue, renchérit le sauteur. Il faut maintenant attendre quatre ans mais à mon âge (29 ans), j'ai moins de fenêtres et je n'imagine pas ma carrière sans médaille . »

De l'effervescence du village olympique au calme de sa petite salle à manger

Devant l'enjeu immense et la pression énorme, la sensation de vide est accrue à la descente de l'avion. « Equipe, sponsors, tout le monde fait un peu monter la sauce avant, décrypte . Mais d'un coup, tu te demandes avec quoi te motiver maintenant. » Comment ne pas le subir. Loin de l'effervescence et de l'émulation des Jeux.

« Quand tu reviens, il ne faut pas oublier que tu dois te refaire à manger », illustre ainsi le VTTiste. Après le coup de projecteur de dingue, retour à l'anonymat. « J'ai reçu , de gens qui ne regardaient pas forcément le vélo et qui m'avaient vu à une heure de grande écoute, sur une grande chaîne », reconnaît-il.

Déjà Tokyo 2020 en tête à l'heure de la reprise après une bonne coupure

« On sait que ces lumières éphémères ne sont pas la vraie vie », recadre . En gardant la tête sur les épaules, seule une bonne vieille coupure aide à avancer. Rallongée, dans certains cas, après une telle saison. Pour s'éloigner, aussi, des sollicitations, forcément plus nombreuses, même s'ils aiment partager leur vécu.

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« Ce n'est pas toujours facile avec la frustration, mais je n'ai jamais autant raconté une course, résume le cycliste. Après, ça aide à faire connaître notre sport. » A l'heure de la reprise, tous les deux aimeraient la prochaine fois porter plus haut les couleurs de leurs disciplines. La mise en place du nouveau cycle leur fait déjà penser .