Ils souhaitaient protester contre les agressions, le manque de personnel et la surpopulation carcérale. Ce lundi, dès 6h30, environ 70 surveillants de prison se sont rassemblés et ont bloqué la maison d’arrêt de Strasbourg, installant des barrières de pneus sur la route menant à l’établissement afin d’empêcher tout mouvement de véhicule, extraction de détenu ou livraison.

« En prison, personne ne nous entendra crier »

Seuls des surveillants en repos ou en congé participaient au rassemblement, à l’appel des syndicats SPS, FO et UFAP, leur statut ne leur permettant pas de faire grève.

« En prison, personne ne nous entendra crier » et « Notre quotidien : insultes, agressions, tuberculose, punaises, cafards, souris et non-reconnaissance », pouvait-on lire sur des écriteaux et banderoles.

Taux d’occupation de 165 % selon un syndicaliste

Pour Fabrice Meder, secrétaire général Grand Est du syndicat SPS, « la population pénale est de plus en plus vindicative ». « Des détenus nous sont envoyés parce qu’ils sont ingérables ailleurs », explique-t-il, pointant un taux d’occupation de 165 % dans celle de Strasbourg.

De ce fait, lors de déplacements à l’intérieur de la prison, des détenus se croisent alors qu’ils n’ont en principe pas le droit de communiquer entre eux, a indiqué Philippe Steiner, délégué adjoint de l’UFAP. « On a des détenus radicalisés qui sont mélangés avec les autres, bientôt on aura des prêches à la promenade », s’est-il également inquiété.

Les surveillants espéraient recevoir la visite en début d’après-midi d’un membre du cabinet de Jean-Jacques Urvoas, alors que le Garde de Sceaux est en visite lundi dans la capitale alsacienne. Le gouvernement a annoncé début octobre un plan visant notamment à lutter contre la surpopulation carcérale, avec la création de 33 nouveaux établissements dans les dix ans..