Cinéma: La Strasbourgeoise Laura Weissbecker est devenue une star en Chine grâce à Jackie Chan
CULTURE•La comédienne, qui partage son temps entre Strasbourg, Paris, Los Angeles et Pékin, raconte son parcours dans un livre...Alexia Ighirri
On parle souvent , mais pas de ceux qui rencontrent le succès ailleurs. Et pourtant, sachez-le, une Frenchie cartonne… du côté de la Grande Muraille. La est une véritable star en Chine. Grâce notamment à son rôle dans le blockbuster Chinese Zodiac, de et avec Jackie Chan, en 2012. Un an plus tard, elle décroche l’équivalent de l’oscar du meilleur espoir féminin.
La jeune femme vient de publier un livre Comment je suis devenue chinoise (La Nuée Bleue), qu’elle dédicace actuellement un peu partout en Alsace, et ce vendredi (17h30) à la librairie Kléber de Strasbourg. Elle y raconte son parcours, de ses premiers castings aux plus beaux tapis rouges de l’Empire du Milieu.
>> Laura Weissbecker aux côtés de Jackie Chan dans Chinese Zodiac
Comment une Française arrive à faire une telle carrière en Chine. C’est une question de chance, de réseau ?
Il y a de tout forcément, c’est une combinaison de facteurs. J’avais déjà beaucoup travaillé comme comédienne en France, j’étais parti aux Etats-Unis donc j’étais à l’aise en anglais. C’était un plus par rapport à d’autres comédiens français. Il y a de la chance mais aussi pleins d'autres choses. Et puis ce film, c’est vraiment ça qui m’a lancé : c’était un très très gros film, avec un énorme box-office, une énorme promotion, et la plus grosse star mondiale du cinéma.
Dans votre livre, vous dites aussi que vous correspondez quelque part à des standards que les Chinois apprécient…
Le teint clair oui. C’est drôle parce que moi je le détestais ! Je me trouvais trop pâle, je complexais, j’aurais voulu être bronzée (Rire). En Chine finalement, c’est une qualité mise en valeur. Je suis aussi très grande, et là-bas, c’est pareil, ce n’était pas une critique. Ce qui pouvait être critiqué en France était valorisé en Chine.
Vous avez beaucoup tourné en France et pourtant vous êtes davantage connue en Chine. C’est paradoxal non ?
Non, c’est normal parce que j’ai fait cet énorme succès au box-office chinois. Je n’ai pas eu la chance de le faire en France, je n’étais pas dans Bienvenue chez les Ch’tis ou dans Intouchables. Cela dit j’adore la France et j’espère y faire d’autres films.
En revanche, il y a peu de Français qui ont réussi à percer dans le milieu artistique chinois…
Il y a des Français qui font des affaires et toutes les grandes marques françaises. Les créateurs par exemple, les Chinois connaissent. Dans les comédiens, c’est limité. Ils connaissent surtout Sophie Marceau, parce qu’elle a fait La Boum et a fait un peu de pub. Mais je suis la seule qui ait fait un film chinois et la seule qui parle chinois.
Et, vous le précisez dans votre livre, sans céder aux avances de producteurs. Ce qui semble être un vice international pour le coup…
J’ai eu de la chance, parce que j’ai travaillé avec Jackie Chan et qu’il n’est pas comme ça. Mais on m’a raconté qu’en Chine, peut-être même plus qu’ailleurs, c’est le cas. Il y a des exceptions bien sûr. C’est aussi l’inverse : des filles qui veulent devenir actrices savent qu’il faut faire ça et demande avec qui il faut le faire.
Justement, racontez-nous, il est comment Jackie Chan en vrai ?
Il est super-sympa. Il est vraiment drôle, cool. Il ne s’énerve jamais sur le plateau. Il aide tout le monde : c’est une superstar et pourtant je l’ai vu passer l’aspirateur pour aider l’assistant. Il est humble. Quand on est arrivé sur le port à Taïwan il y avait des déchets. Jackie Chan étant très axé environnement, je l’ai vu prendre une éprouvette pour nettoyer et montrer l’exemple.