Pourquoi Strasbourg teste le premier bus avec un essieu électrique
TRANSPORTS•La Compagnie des transports strasbourgeois fait un pari sur l’avenir avec un bus hybride muni d’un essieu électrique…Gilles Varela
C’est une première sur un bus et ce sont les passagers de la ligne 15 de la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS) qui vont l’expérimenter. Ils seront déjà surpris par le silence du véhicule qui expérimente le prototype hybride gaz électricité. Un prototype car il n’y en a qu’un seul pour l’instant avec un essieu électrique complet, équipé de moteurs roues, à Duppigheim. Un système testé en exploitation sur un bus Solaris long de 18 mètres.
Mais au-delà de , c’est surtout un défi stratégique pour la CTS qui est amenée, chaque année, à remplacer une quinzaine de véhicules de sa flotte.
Comment ça fonctionne ?
L’essieu électrique comporte deux moteurs roues. Pour cette expérimentation commerciale sur neuf mois, il remplace l’essieu central du bus articulé. A peine plus lourd, les deux moteurs développent une puissance totale de 200 kW. Concrètement, les deux moteurs donnent une « poussée » au démarrage du véhicule et récupèrent de l’énergie au freinage.
aQuels sont les avantages ?
Ils sont multiples. Environnementaux tout d’abord puisque cela permet, selon les concepteurs, une réduction de 25 % de la pollution atmosphérique et des gaz à effet de serre. Quant aux nuisances sonores, il est très silencieux, un plus important pour les usagers et les riverains car cette innovation diminue de 3 décibels les émissions sonores.
Technologiquement, l’essieu s’intègre sur les bus simples ou articulés, hybrides ou électriques. Et même dans ceux déjà en circulation comme c’est le cas pour le bus servant à l’expérimentation et qui précédemment fonctionnait au gaz. Cette possibilité représente également un avantage économique pour la CTS en permettant des économies de coûts significatives dans les investissements et une baisse des charges de carburant et de la maintenance.
Des solutions complémentaires l’une de l’autre ?
Bus hybride, au gaz, GNV électrique, voire comme ce fût le cas avec un bus testé en avril sur la ligne 10, la CTS diversifie toutes les nouvelles technologies existantes dans le cadre du volet environnemental de . Mais aussi, comme l’explique son directeur général Jean-Philippe Lally, ça permet de « trouver des solutions dans un contexte économique qui impose sans cesse d’en rechercher de nouvelles. »
Reste à savoir donc si le retour sur investissement est positif. Il s’agit d’un test pour l’instant. La CTS cherche à évaluer – en conditions réelles de service commercial – l’autonomie, la maniabilité, le confort et de nombreux autres paramètres techniques, mais aussi la viabilité de ce modèle économique. C’est peut-être, selon Jean-Philippe Lally, une nouvelle solution, complémentaire certainement.