Radicalisation: Dans le Bas-Rhin, 80 dossiers «actifs» particulièrement suivis
SOCIETE•Dix à douze personnes ayant quitté le Bas-Rhin pour rejoindre l’Etat islamique seraient par ailleurs décédées…Alexia Ighirri
Dans le cadre d’une invitation , le préfet du Bas-Rhin et de la zone de défense et de sécurité Est Stéphane Fratacci a fait le point sur la . Phénomène pour lequel le Bas-Rhin est l’un des départements français les plus exposés.
Combien de signalements ?
Depuis deux ans et demi, le Bas-Rhin a enregistré plus de 740 appels de signalements, « loin d’être tous des cas de radicalisation avérés », précise le préfet. Il indique qu’un tiers des dossiers se révèle vide, parce qu’il n’y avait pas de faits ou parce qu’ils relevaient de malveillance : « On a vu un divorce douloureux où on dénonce le futur ex-conjoint pour que la garde des enfants soit partagée autrement », poursuit Stéphane Fratacci. Il s’agit alors pour les services concernés de faire le tri.
Combien de personnes radicalisées ?
Une fois ce travail effectué, il reste environ 450 dossiers dont environ 20 % doivent relever d’un suivi parce qu’ils préoccupent les services. Au final, ce sont 80 dossiers « chauds », « particulièrement actifs » sans forcément d’éléments permettant une judiciarisation. Par ailleurs, le département du Bas-Rhin compte actuellement six assignations à résidence. Depuis juillet 2016, environ 85 perquisitions administratives ont été menées dans les , dont 3 ou 4 dans le Bas-Rhin.
Combien de départs ?
Depuis deux ans et demi, il y a eu entre 15 et 20 départs identifiés de Bas-Rhinois pour rejoindre les rangs de l’Etat islamique. Une douzaine de cas de départs de mineurs ont pu être empêchés, précise la préfecture. Soit par des interdictions de sortie de territoire, soit rattrapés en Autriche, Hongrie, Allemagne et Turquie.
Combien de morts ?
Parmi les personnes ayant quitté le Bas-Rhin pour combattre aux côtés de l’Etat islamique, dix à douze y auraient trouvé la mort. Sans certitude, « en l’absence de certificats de décès », rappelle le préfet. D’autant plus qu’il n’existe « des indications uniquement pour les hommes », complète Jean-Claude Herrgott, en charge de la radicalisation à la préfecture.
Quels sont les profils concernés ?
Les personnes soupçonnées de radicalisation présentent des profils variés, selon la préfecture, particulièrement préoccupée par les mineurs et les jeunes, même si les mineurs représentent moins de 10 % des profils dans la zone de défense et de sécurité Est. Les deux tiers ont entre 18 et 35 ans. Les femmes représentent un quart des personnes ciblées. Jean-Claude Herrgott précise que dans la majorité des cas, « il y a une culture religieuse très faible. Ceux qui partent, partent pour la bagarre ».