Strasbourg: Nicolas Mougin, des petites roulettes aux feux de la rampe sur ses rollers
CULTURES URBAINES•A 37 ans, le rider alsacien Nicolas Mougin vise en roller le titre européen sur half-pipe ce week-end. A travers l'histoire de cet ancien champion du monde amateur s'écrit celle des sports de glisse à Strasbourg...Bruno Poussard
Depuis qu’il a chaussé ses petites roues, ne les a plus jamais quittées. Au point de s’attirer . A 37 ans, alsacien visera un nouveau titre, ce week-end, lors de la dernière manche des championnats d’Europe en halfpipe, trois jours après son anniversaire.
Une couronne encore jamais acquise, malgré comme la liste des fractures qu’il a connues. C’est que est du genre acharné sur ses rollers. Depuis sept ans sur une figure aérienne, Nicolas Mougin n’a par exemple toujours pas lâché l’affaire. Même s’il s’est pété un genou et une épaule dessus.
Champion de France 2002, 2004 et 2006
Dans sa carrière, le natif d’Haguenau compte une trentaine de passages à l’hôpital. Pas de quoi affecter sa motivation, ni . S’il confie ne pas avoir « l’impression d’avoir changé depuis (s)es 20 ans », Nicolas Mougin est quand même triple champion de France et une fois du monde (en amateurs), en 2005.
Mais il n’en a toujours pas marre, depuis ses débuts à 15 ans et dans l’acrobatique peu de temps après. « L’expérience compte et je progresse encore, donc tant que le physique et le cardio suivent, je continuerai, clarifie-t-il. Mais, même sans compet', je n’arrêterai pas totalement. Quand t’es en l’air, la tête en bas, ce sont des sensations de fou… »
Impliqué dans plusieurs projets de développement de la glisse
Quand il raconte sa passion, celui qui est salarié de la chambre des métiers d’Alsace n’a pas besoin de mots. Il suffit de le voir à l’œuvre avec les jeunes venus eux aussi s’entraîner ce soir-là. Avant de se tourner vers cette transmission, Nicolas Mougin a déjà beaucoup apporté aux sports de glisse dans le coin.
Après avoir participé à porter le projet en 2010 - celui qui a « un peu sauvé (s)a carrière » en lui permettant de s’entraîner toute l’année - puis la création de l’association Nouvelle Ligne , il est aujourd’hui impliqué dans le processus de réflexion de la rénovation du site strasbourgeois - qui devrait démarrer sous peu.
Une discipline peu structurée, autonome et familiale...
Le skatepark de la Rotonde, c’est d’ailleurs son frère cadet, David, qui en a conçu les plans à l’origine. Un frangin avec lequel il s’entraîne toujours, dans une pratique de rue peu structurée, où . « On se conseille, on se corrige mutuellement », décrit le rider à propos de son fonctionnement.
Cette semaine d’avant-compétition continentale, Nicolas Mougin , la meilleure manière d’appréhender les 45 secondes des runs qu’il proposera aux juges à Barcelone. « Si j’aime cette pratique, c’est que j’aime aussi être autonome, assume-t-il. Que quelqu’un me suive tous les jours m’emmerderait. »
Quoi après le rêve américain ?
Pourtant, de l’encadrement, Nicolas Mougin en a connu, lorsqu’il a découvert l’équipe de France à une période faste, qui l’a mené jusqu’au circuit professionnel aux Etats-Unis. Le rêve de gosse. « Avec des rampes trois fois plus grandes, des écrans géants où tes rides sont diffusés en direct, et puis à Los Angeles, dans un décor de film… », se souvient-il.
Mais aujourd’hui, derrière la pratique urbaine, le halfpipe n’est plus autant sponsorisé, et Nicolas Mougin finance lui-même ses déplacements qu’il rentabilise en remportant des money prize. Après et Lausanne, Barcelone sera cette année le juge de paix, face à un Anglais qu’il cotoie depuis longtemps.
Les vieilles connaissances et la communauté, une autre raison de continuer sa recherche de sensations fortes. Un monde où le partage prime. Comme à Strasbourg, où roller, BMX et skate . Et où il se verrait bien, un jour peut-être, créer une structure d'encadrement pour la relève en roller...