CINEMAComment gérer sa peur devant un film d'horreur?

Comment gérer sa peur devant un film fantastique?

CINEMADes sursauts aux rires en passant par les cris d’épouvante, les réactions des spectateurs du Festival européen du film fantastique de Strasbourg sont très différentes. C’est que le genre a ses codes…
Bruno Poussard

Bruno Poussard

Tous ne font pas peur. Mais devant certains, parfois, la tension est trop forte. L’ambiance trop pesante. Et alors, un rien peut vous faire basculer. Une ombre, une apparition, et hop, . Voire les cris, ceux que vous ne pouvez retenir. Mais pour d’autres, peut-être plus habitués, un bref rire sortira, plus glorieux.

Les spectateurs ne sont pas égaux devant les films parfois horrifiques. Les réactions sont ainsi très différentes . Avant une séance , Marion, 20 ans, confie ainsi ne pas aimer « avoir trop peur, ni de voir trop de sang ». D’autres, eux, recherchent .

Des réactions extériorisées, pas seulement des néophytes

Habitué de 26 ans, Olivier est adepte un peu fous ou absurdes. Pas du genre flippé au cinéma : « J’aime observer les techniques des réalisateurs, voir comment ils peuvent réussir à nous surprendre, comme ils l’amènent. » Et si parfois c’est grossier, d’autres, ça le ronge, il l’assume, mais seulement de l’intérieur.

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« Je connais aussi des habitués qui extériorisent, nuance Gwénaël, 48 ans. Les gens savent aussi ce qu’ils viennent voir ici (), il y a une certaine forme de plaisir à se faire peur. » Si bien que certains vont même jusqu’à applaudir au milieu de certains films dans les salles du festival, où l’émulation est grande. Un partage collectif recherché.

Discrètes en France, les réactions en salle, une question de culture

« J’apprécie d’être dans une salle, entouré, commente Olivier. C’est pas la même que chez toi sur ton lit, avec ton écran sur les genoux… » La dimension sociale du cinéma booste les sentiments. Le (présenté dans 37 festivals), Marc Lahore ne dit pas le contraire : « Les salles rigolent ou pleurent toujours aux mêmes endroits, ça permet de te donner une idée très précise de ton film. »

Et si certains peuvent en rire et d’autres en pleurer, aurait-elle quelque chose d’inné ? « Ça dépend de la culture, de l’époque, certains extériorisent beaucoup dans certains coins, répond un des programmateurs, . Nous, en France, on a un rapport différent au cinéma, et les réactions en salle sont souvent propres aux festivals. »

Des rires pour exorciser ou faire le coq

L’expérience accentuée permet aussi d’exorciser. Les rires parfois étouffés ne seraient donc pas que nerveux, gênés d’avoir peur. « Mais certains veulent aussi jouer les fiers à bras », rigole le réalisateur. Et si les réactions sont si diverses , c’est que le public est très varié, entre grand public, cinéphiles, et passionnés de fantastique.

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Le milieu a ainsi ses codes, que les néophytes ne connaissent pas. « Si on retrouve ça dans les séances de minuit, on reste soft ici, encore », nuance le programmateur. Relancé par Marc Lahore : « L’ultime, c’est où ça chante, ça crie au milieu des films. » A Strasbourg, un noyau dur de fans ne manque quand même pas d’envoyer une private joke quand l’occasion se présente. Une forme d’identification.

A quand les premiers évanouissements au FEFFS ?

Mais le FEFFS n’a en revanche jamais fait évanouir quiconque, comme il en fut récemment à Toronto où a été présenté Grave (de Julia Ducournau)… programmé dans la capitale alsacienne vendredi et samedi ! « On aimerait bien, pourtant, que les ambulances doivent ainsi squatter devant le cinéma Star », rigole , à propos du coup de com' éventuel.

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Mais, connaisseur ou non, le public est souvent averti. Les informations permettent de cibler le type de films présentés à Strasbourg, et leur potentiel. A ce propos, justement, le programmateur à une autre petite suggestion : « Ah si vous voulez , allez voir à minuit ce jeudi ! » Au moins, vous serez prévenus.