Au cœur de la bataille des miss, y a-t-il trop de concours de beauté en Alsace ?
Evénéments•Les comités alsaciens de Miss ronde France et Miss Elégance nationale ont élu leurs représentantes ce week-end. Mais comment s’y retrouver avec tous ces concours de beauté ?Bruno Poussard
Postulantes aux élections de , bon courage pour choisir. Parce qu’il y a désormais pléthore de compétitions de beauté. Pour s’y retrouver, accrochez-vous. Deux concours avaient d’ailleurs lieu ce week-end. Dont un petit nouveau, né à Mulhouse, samedi soir. Au doux nom , il devra maintenant se faire sa place.
Un paysage a l’air plus que bouché
C’est que le paysage local a l’air un peu bouché. Vous êtes prêts ? Petit topo. L’ est qualificatif pour miss France. Le dissident, , a été créé voilà six ans par des suiveurs mécontente. Avant, donc, le , concours mis en place par un proche de l’ancienne maman des miss, désormais retirée.
En parallèle, ce week-end à Mutzig. Mais ne confondez pas ! Rien à voir - société au nom déposé - nommée le 12 novembre prochain à Rossfeld qui concourra ensuite plutôt . Sans parler de miss jeunesse Alsace, de miss Alsace 15/17 ans, ou annulé à la dernière minute l’an dernier…
« Un panier de crabes » où tout le monde se snobe
Créatrice depuis 2014 (c’est compliqué, vous êtes prévenus), Sophie Abenzoar résume : « Ce monde est un panier de crabes, tous les gens se connaissent, et tout le monde veut créer sa propre élection sans avoir plus d’impact. Et à trop en avoir, ça a perdu de sa valeur. » Le constat est partagé. aussi.
Puis comment faire la différence, lorsque tous mettent en avant leurs valeurs ? Lesquelles, d’ailleurs ? « Celles de l’élégance, de la miss à la française, à l’image devenue trop commerciale, trop dégradée », répond par exemple . Pour tous, une tête bien pleine semble autant compter qu’un corps bien fait.
aUne concurrence écartée, puisque chacun « fait sa route »
Tout comme l’ambiance. Une , l’Illkirchoise Anaïs Philipp, embraye : « Je faisais tout le temps des gâteaux aux filles, on a pris du plaisir ensemble, sans esprit de compétition comme il peut y avoir ailleurs. » Avec un marché saturé, la concurrence semble poindre le bout de son nez.
Pourtant, personne, dans le milieu, n’attaque frontalement les autres. La mise en avant est plus en vogue. « Je suis notamment le roi du Carnaval de Mulhouse 2016, et dans le milieu de la miss depuis un moment, je ne passe pas inaperçu avec ma personnalité un peu… imposante, vante Toufik Lebas, de miss élégance. Je fais ma route, les autres la leur. »
Un historique ou des critères mis en avant face aux nouveaux
Avec une once de hauteur, certains misent plus simplement sur leur vécu. Loin d’être inquiète, Claudia Frittolini de miss Alsace estime que alors que les autres font des petits : « C’est du travail béton et sérieux, le seul reconnu pour sa longévité, sa fidélité. Moi, quand je démarre, j’ai 60 candidates, il s’agit de faire du qualitatif. Les valeurs, il faut les prouver et exister sur la durée. »
Avant , Dominique Bray est sur le même ton : « Miss France est toujours aussi populaire, on a désormais notre place à côté, mais beaucoup se greffent. Nous, on a toujours appliqué les critères de : une miss bien dans sa tête, au moins 1,72 m sans talons, pas plus de 24 ans, et pas de tatouages ou alors très discrets. »
« De la place pour tout le monde », mais jusqu’où ?
Aujourd’hui plus ou moins flexibles suivant les concours, ces critères marquent (un peu) la différence. Mais chacun prêche toujours pour sa paroisse. « Les filles ont besoin de gens qui, comme nous, font un travail de fond, sur la personnalité pour accompagner l’acceptation de son corps », justifie ainsi Sophie Abenzoar, sur la « crédibilité » de miss ronde Alsace.
Personne ne semble craindre pour sa place. est optimiste. Il parle à peine de « on-dit » autour d’éventuels bâtons dans les roues à la création de comités régionaux. « Il y a de la place pour tout le monde, estime-t-il. Les concours de beauté ont toujours marché. » Jusqu’à ce que le public alsacien ne lâche l’affaire, complètement perdu ?