Alsace : Après les secousses du mois d'août, la longue histoire de la région avec les séismes
Géophysique•Fin août, plusieurs mini-séismes ont été ressentis en Alsace. Faut-il s'en inquiéter ?Bruno Poussard
Par quatre fois, la terre alsacienne a tremblé fin août. Enfin, par quatre fois, des habitants ont senti le sol (légèrement) vibrer. (pour une magnitude mesurée à 2.3 sur l’échelle de Richter). Puis près le Mulhouse (des secousses, de 1.2, 1.7 et 2.5). Pas vraiment de quoi faire peur, mais assez pour s’interroger sur le risque.
Des toutes petites secousses quotidiennes
Afin de bien comprendre le phénomène sismologique alsacien, 20 Minutes s’est renseigné auprès du (Renass), justement basé à… Strasbourg ! Et le premier enseignement transmis par Cécile Doubre, c’est la récurrence de ces mini-séismes. Une longue histoire d’amour…
« Dans le Grand-Est, on mesure des secousses au-dessus de 1 de manière quasiment quotidienne, confie cette physicienne adjointe à l’ (Eost). Mais il faut qu’elles dépassent 2,2 pour être ressenties. » Et donc que l’on en parle… Ce qui arrive plus ou moins fréquemment.
La montée du front jurassien et l’effondrement du fossé rhénan
La régularité de ces petits phénomènes s’explique par la situation de l’Alsace, à . D’un côté, la montée du front jurassien (sans mouvement de la croûte terrestre néanmoins) dans la continuité de la zone de compression des Alpes, et de l’autre, le lent effondrement du rift de la vallée du Rhin.
« C’est probablement la rentrée du dans le qui explique l’activité dans le sud de l’Alsace (comme le 30 août, ndlr) », décrit notamment Cécile Doubre à propos de ces secousses plus fréquentes dans cette partie de la région, notamment .
Le risque situé dans le sud, puis vers les Vosges ou la Forêt Noire
Quant à la plaine d’Alsace, plus au nord, « le risque se concentre sur les bordures de fossé d’effondrement entre les Vosges et la Forêt Noire », prolonge la physicienne en charge du . Une explication possible, là, de le 23 août.
Sans faille majeure, . « Quand il y a une zone de déformation, les explications sont plus simples à trouver, mais ici, ce n’est pas le cas, pose Cécile Doubre. Parmi les autres possibilités, on sait aussi que les Vosges ont été surélevées à un moment donné et qu’aujourd’hui, on assiste à un très faible rééquilibrage. »
De plus gros séismes enregistrés par le passé
Dans ces circonstances, . D’autant qu’en sismologie, il n’existe pas de modèle comme en météorologie. Si les secousses régulières sont très faibles en Alsace, la possibilité de plus gros séismes (jusqu’à 7 par exemple) ne peut être complètement fermée. des marquants, .
Plus récemment, ceux de Sierentz (1980) , ont notamment été mesurés à 4,9 et 5,4. « A l’inverse , on n’est pas une région où les témoignages historiques parlent de risque majeur, mais on ne peut jamais dire jamais », se méfie enfin la physicienne.