Alsace : A l’heure du début du recrutement, pourquoi c’est cool d’aller faire les vendanges
EMPLOI•Alors que la plateforme Alsace Vendanges vient de lancer le recrutement pour la saison 2016, 20 Minutes vous donne plusieurs bonnes raisons de postuler…Bruno Poussard
Les vendanges version 2016, ce n’est pas encore pour tout de suite. Mais le recrutement, lui, a déjà commencé. A l’agence Pôle emploi de Colmar, le téléphone a d’ailleurs sonné toute la journée. C’est que la cellule Alsace Vendanges vient d’ouvrir, ce lundi, pour la 21e année consécutive.
S’ils fonctionnent pour certains au bouche-à-oreille, près de 20.000 vendangeurs sont ainsi recrutés chaque année entre le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, où sont recensés environ 4.500 viticulteurs. « Et cette saison, on débute déjà avec plus de 1.000 offres », décrit Séverine Kozlow, responsable du dispositif de recrutement désormais lancé.
Retraités, étudiants, salariés, demandeurs d’emploi, d’Alsace ou d’autres départements voire d’autres pays, l’activité saisonnière dans les vignes n’est pas restreinte. C’est d’ailleurs un de ses principaux attraits, alors que les débuts sont prévus cette année entre la mi-septembre et la fin du mois pour les crémants, deux semaines après pour les autres cépages.
- Une bonne ambiance, des rencontres comme nulle part ailleurs…
Faire les vendanges, c’est aussi faire des rencontres. « Ce qui attire, c’est la bonne ambiance, parce que c’est un emploi quand même difficile », reconnaît Corinne Claudel, secrétaire du domaine Sipp, à Ribeauvillé. Sur les 25 hectares situés entre Colmar et Sélestat se côtoient ainsi jeunes ou anciens retraités, quadragénaires, étudiants en attente de leur rentrée… La diversité est réelle. Toujours.
Même entre hommes et femmes au domaine Sipp. En général, les équipes sont d’ailleurs rarement les mêmes, renouvellement des générations oblige. « Les retraités les plus âgés s’essoufflent parfois alors que les jeunes étudiants n’ont plus toujours autant de disponibilités, détaille Simone Kieffer, chargée de mission pour l’Association des viticulteurs d’Alsace. Et ça permet d’échanger avec des gens d’horizons divers. »
- Un job saisonnier relativement facile à trouver
« Un des grands points positifs, c’est qu’on n’a pas besoin d’expérience particulière pour travailler dans les vignes ». Un autre argument. En charge d’Alsace Vendanges, Séverine Kozlow aime parler d’une belle opportunité. Avec un grand nombre d’offres et une rotation importante, trouver un job saisonnier en Alsace est plutôt une chose aisée.
Pour seules conditions, il faut être apte physiquement, avoir au moins 16 ans et disposer d’un moyen de locomotion. Les coupeurs sont payés 9,67e brut de l’heure, les porteurs 9,83e, mais quelques postes de conducteur de tracteur, caviste ou ouvrier de pressoir sont aussi disponibles. « Cela permet de mettre du beurre dans les épinards », estime Simone Kieffer.
- De beaux coins d’Alsace à découvrir
La fin d’août est particulièrement belle, voire caniculaire. Le début du mois du septembre ne s’annonce pas trop mal non plus… En cette période conviviale, bosser en extérieur n’a rien de désagréable, au contraire. « C’est aussi s’aérer en gagnant un peu d’argent, reprend Simone Kieffer de l’Association des viticulteurs d’Alsace. Et il n’y a pas de pression forte. »
Elle met en avant ce côté agréable : « C’est un moment de plaisir dans un cadre sympathique, puisqu’on a de belles vignes hautes en Alsace. » Venir d’un peu plus loin pour découvrir un beau domaine et sa région peuvent parfaitement se conjuguer. « A Sipp, les jours où il pleut, on ne vendange pas à cause de qualité du raisin, du coup les gens peuvent aussi visiter le coin », illustre Corinne Claudel.
- L’occasion de bien manger et boire un coup
La majorité des exploitants propose à leurs vendangeurs un repas à la carte le midi, souvent déduit du salaire des travailleurs. Mais, qu’ils fournissent eux-mêmes le déjeuner ou qu’ils passent par un traiteur, les viticulteurs fournissent souvent des tablées sympas, avec de bons produits locaux. Vin parfois compris.
Historiquement, il n’est pas rare de repartir avec une bonne bouteille ou même une petite caisse. « C’est aussi un moyen de fidéliser, justifie Simone Kieffer. C’est un réseau qui se fait, avec de futurs clients potentiels. » A condition de ne pas abandonner au bout d’un jour ou deux… A Sipp, c’est prévu pour ceux qui font la saison.
La secrétaire du domaine termine : « Et puis il y a toujours un gros repas de fin de vendanges ! » On y revient, la fameuse convivialité des vendanges. Qui peuvent enfin déclencher des vocations. « La découverte d’un nouveau métier, proche de la nature, a déjà encouragé certains d’y rester », conclut Simone Kieffer. Alors, tenté(e) ?