Grand Est: Comment les parcs gèrent les fortes températures pour éviter le coup de chaud aux ours et leurs copains
ANIMAUX•Avec les fortes chaleurs attendues jusqu’à la fin de la semaine, les parcs animaliers sont un petit peu obligés de s’adapter pour rafraîchir leurs ours, panthères des neiges et autres primates…Bruno Poussard
Le ciel est bleu, le soleil tape, le mercure grimpe au thermomètre. C’est la fin du mois d’août, mais les fortes chaleurs s’invitent encore, à quelques jours de la rentrée. Dans le grand-Est comme ailleurs. Et comme chacun d’entre nous, les animaux des parcs animaliers et zoologiques subissent. Comme les visiteurs, leur hydratation est primordiale.
Même en Alsace, le temps n’est pas donc sans nécessiter quelques changements en été. Exemple à la Montagne des singes, à Kintzheim (Bas-Rhin). « Lorsqu’il y a de fortes chaleurs, l’alimentation des singes est allégée et adaptée », précise Guillaume de Turkcheim, le directeur du parc où les primates profitent aussi de fruits d’arbres de la forêt un peu plus fraîchement située à 400 mètres d’altitude.
Au parc de Sainte-Croix à Rhodes (Moselle) comme au zoo de Mulhouse (Haut-Rhin), ours polaires, panthères des neiges et autres gloutons profitent eux de doux et gros glaçons dans ces circonstances. Des préparations de soigneurs à base de morceaux de nourriture congelés dans de l’eau. Viandes pour les gloutons, poissons pour les ours, légumes pour les primates, tout y passe suivant les espèces.
Pour divertir, nourrir et rafraîchir les ours
« Très simple, connue et appréciée » dixit le directeur adjoint du zoo de Mulhouse Benoît Quintard, la technique permet ainsi de nourrir les animaux tout en les rafraîchissant à cette période de grosses températures. « Puis ça leur offre du changement tout en les faisant sortir un peu les enclos pour qu’ils soient visibles », complète Elise Schneider, du service communication de Sainte-Croix.
Originale, la démarche n’est néanmoins utilisée qu’à petites doses. Seulement deux fois par semaine à Sainte-Croix, « pour éviter que les animaux n’aient des problèmes de digestion », nous précise-t-on. Considérés comme un enrichissement, ces glaçons visent en fait plus à divertir les animaux qu’à les sauver les fortes chaleurs. En plus, le zoo de Mulhouse fournit notamment de la glace de poissonnerie à ses ours pour qu’ils jouent au frais, en se roulant dedans.
« C’est ancré, on sait que l’on est dans une région continentale, avec une météo à laquelle les animaux peuvent être parfois sensibles en été, cadre Benoît Quintard, également vétérinaire. Puis il ne faut pas oublier qu’ils sont tous en parcs animaliers depuis plusieurs générations. » Donc plus malléables et habitués, à l’image d’ours largement capables de s’adapter.
Des singes à plus protéger en été qu’en hiver
Dans l’ensemble, les parcs ont surtout été construits en amont pour faire face aux chaleurs, comme aux autres météos. « Dans conception de l’enclos, il faut de la variété, explique ce même spécialiste, on a par exemple mis des plaques rocheuses au sol, mais aussi de l’herbe, plus utilisée par ces températures. » Arbres et lieux intérieurs sont aussi parfois indispensables.
Partout, les coins à l’ombre, au bord ou même dans l’eau sont en tout cas encouragés pour les animaux à cette période. A la Montagne des Singes, des bacs d’eau fraîche sont même mis à disposition un peu partout pour leur permettre de se refroidir.
Mais les grosses températures estivales ne sont peut-être pas les plus compliquées à gérer pour les parcs animaliers. « En fait on doit être nettement plus proactifs en hiver, coupe Benoît Quintard, du zoo haut-rhinois. Il faut par exemple moins laisser sortir les primates. Les animaux ont souvent plus de mal à se gérer à cette période qu’en été. »