JO 2016 : La ville de Sarreguemines, l'autre gagnante de Rio grâce au drapeau incrusté un peu partout
Insolite•La bannière à l’effigie de la ville de Moselle filmée sur la majorité des sites des JO de Rio pourrait bien aider Sarreguemines à tuer quelques clichés et gagner en reconnaissance…Bruno Poussard
Vous n’avez pas pu le manquer. Du judo à l’athlétisme en passant par l’eau libre, le drapeau tricolore à l’inscription « Sarreguemines » a fait le tour des sites olympiques de Rio 2016. Toujours bien placé devant les caméras de télévision, Cédric Schramm a largement fait la promotion de sa ville de Moselle.
Habitué des grands événements sportifs, le triathlète manque rarement une occasion de mettre en avant sa ville et ses clubs sportifs, le Can (pour « Courez avec nous ») et le STC (Sarreguemines triathlon club). « Mais cette fois, il a fait fort ! », coupe le président de l’association de course à pied, Pascal Weislinger, épaté par l’élan médiatique déclenché.
Fort, car ce quarantenaire a entraîné un vent de publicité inattendu pour Sarreguemines. Sur tout le territoire hexagonal et même au-delà. « La semaine passée en Normandie, des gens rencontrés m’ont de suite rattaché à ‘’la ville du drapeau’’ », raconte ainsi Marc Zingraff.
Le premier adjoint en charge de la vie sportive de la commune frontalière avec l’Allemagne est reconnaissant. Parce qu’à travers son initiative, Cédric Schramm en intrigue beaucoup, qui se retrouvent à découvrir Sarreguemines.
a« Un important déficit d’image dans la région »
« On souffre dans notre région d’un important déficit d’image, renchérit Marc Zingraff. Avec notre nom, certains pensent même que nous avons des mines. Mais non. Nous sommes sur un territoire vert, frontalier de l’Allemagne. On travaille là-dessus parce qu’on considère que les gens sont sur des clichés. » Certes indépendante, la démarche de Cédric rentre dans cette politique.
Sur l’échelle médiatique, elle a peut-être même dépassé l’émission Le monument préféré des Français de France 2 à laquelle a pris part Sarreguemines et la qualification du club de football de la ville en seizièmes de finale de la Coupe de France l’an dernier. Des retombées sont même désormais espérées pour la cité et la Lorraine.
« Oui, on espère que ça apportera au tourisme, reconnaît l’adjoint au maire, parce qu’on est une étape de la route des arts du feu, lieu de créations de grande qualité. » Un chemin par étapes entre l’Allemagne et la France sur le riche patrimoine industriel que la commune de Sarreguemines aimerait par cette occasion faire connaître.
La fréquentation des sites locaux décuplée
La bannière de Cédric a en tout cas déjà largement attisé les curiosités. Aux initiales inscrites en noir, le Sarreguemines triathlon club ainsi vu le nombre de visites de sa page Facebook passer de quelques centaines à 18.000 sur les premiers jours des JO ! Le président Romain Cabanski s’en réjouit à l’heure de la création d’une école de triathlon et de la possibilité d’attirer grâce à lui de nouveaux licenciés.
A Sarreguemines, tout le monde a conscience des bienfaits de cette campagne de communication informelle. « On ne parle que de ça, c’est LE sujet de discussion à nos entraînements le mardi et le jeudi », s’amuse Pascal Weislinger, qui prévoit déjà de le remercier : « C’est classe ce qu’il fait ! »
aUne réception en mairie à son retour ?
Sur le site de la commune, Cédric Schramm est grandement mis en avant, au même titre que la nageuse Aurélie Müller, disqualifiée après sa deuxième place sur le 10 km eau libre (une décision jugée injuste). Il se murmure même qu’une réception pourrait être organisée en mairie à son retour, à la toute fin du mois d’août.
« On l’avait déjà distingué l’an dernier, mais on est en train de mijoter quelque chose, avoue Marc Zingraff. Il va falloir préparer quelque chose de plus grand ! » Décrit comme « humble », « abordable », « passionné », « sportif accompli » et « formidable ambassadeur », ce grand voyageur va encore avoir de belles anecdotes à raconter.