VIDEO. Loi Travail: Qui est Ludo Torbey, le Strasbourgeois derrière le slogan #OnVautMieuxQueÇa
SOCIETE•Figure de la chaîne YouTube Osons Causer, le Strasbourgeois de 29 ans a participé à l’écriture du manifeste #OnVautMieuxQueÇa aux éditions Flammarion…Alexia Ighirri
Vous avez peut-être déjà vu son visage sur YouTube et entendu son « Wesh, wesh les amis ! » avec lequel il commence ses vidéos face caméra. Figure de la chaîne Osons Causer - popularisée par l’opposition à la Loi Travail notamment - Ludo Torbey, 29 ans, est aussi l’un des membres actifs de la campagne #OnVautMieuxQueÇa. Il a d’ailleurs participé à l’écriture d’un manifeste éponyme, publié aux éditions Flammarion.
Mais Ludo Torbey est aussi un enfant de Strasbourg. Il y est né, y a grandi, s’y est en partie formé professionnellement et n’en a rien perdu de sa fraîcheur. Entre tutoiement, gouaille et franc-parler.
Un phrasé et un regard politique formés à Strasbourg
« Je continue à dire “wesh wesh les amis”, ça vient de chez moi. Je dis ça à mes parents quand je viens les voir », raconte le jeune homme qui vit désormais à Paris. Elève au collège et lycée Jean Monnet, il a quitté la capitale alsacienne après le bac, pour une « prépa à Paname », à Henri IV. Revenu faire deux licences à Strasbourg en philosophie et sociologie, celui qui aime Marx, Bourdieu, Spinoza ou encore Hegel a regagné la capitale pour un master et pour préparer les agrégations.
Mais la période passée dans le quartier de la Meinau - un milieu « mixte socialement »- pour sa formation, a contribué « à changer ma vision sociale, mon regard politique », explique Ludo Torbey.
Même s’il se rend de moins en moins à Strasbourg, il y garde beaucoup d’attaches. « C’est d’ailleurs à la Taverne (établissement strasbourgeois) qu’on m’a téléphoné pour me prévenir qu’un truc sur la Loi Travail était en réflexion, raconte le jeune homme. Je leur ai dit “Attendez, je termine mon verre et je viens sur Skype”. On a ensuite commencé la campagne #OnVautMieuxQueÇa »
Des années de militantisme
« Politisé », cet homme de gauche ne trouve « rien de bon dans cette Loi Travail » et « n’attendait finalement rien de ce gouvernement ». Il y a quelques années, il a essayé les partis politiques, « avec les jeunes socialos ou en payant deux, trois fois ma carte au Parti de gauche mais simplement pour le soutenir. J’en suis revenu !, sourit-il. Beaucoup de gens trouvent leur compte dans les partis, mais c’est quand même une machine à choisir un candidat. Le programme n’est pas élaboré par ses militants. Tu te sens au sein d’une forme collective, mais qui n’a pas d’influence. »
Le militantisme pour le « bien vivre décemment » est, lui, toujours présent. Depuis un moment maintenant. « Je me souviens d’une photo de moi à ma première manifestation anti-Le Pen en 2002. Avec des copains on se démerdait pour faire bouger mon collège ».
Son intérêt pour la politique pourrait être plus ancien encore : « Quand j’étais petit, j’ai demandé si Mitterrand était de droite ou de gauche. J’ai chialé parce que j’étais droitier », rigole-t-il, précisant qu’il ne sait pas si sa source est totalement fiable.