Arthrose: Une nouvelle génération d'implants pour réparer le cartilage
SANTE•Des implants innovants contre l’arthrose ont été mis au point par une équipe de l’Inserm à Strasbourg…Alexia Ighirri
L’arthrose, ce fléau. Pour soulager un nombre grandissant de personnes souffrant de cette affection, les scientifiques cherchent des solutions afin de reconstruire le cartilage et les articulations. Et c’est dans ce contexte qu' une équipe de l’Inserm sous la direction de Nadia Benkirane-Jessel (Unité 1109 « Nanomédecine régénérative ostéoarticulaire et dentaire » Inserm/Université de Strasbourg), a mis au point une nouvelle génération d’implants ostéoarticulaires. Explications.
- De quoi s’agit-il ?
Ces implants reposent sur deux choses. D’abord une couche d’hydrogel qui, dotée de cellules-souches dérivées de la moelle osseuse du patient, participera à la régénération du cartilage. Puis, d’une membrane nanofibreuse composée de collagène et de polycaprolactone qui va, avec ses nanoréservoirs de facteurs de croissance de l’os, aider à régénérer l’os.
Du côté du mécanisme : les cellules-souches vont grandir, se diviser puis déclencher la libération des facteurs de croissance. Ces derniers vont, à leur tour, stimuler les cellules. Bref, un système intelligent.
- En quoi est-ce innovant ?
Jusqu’à aujourd’hui, deux solutions sont proposées au patient : la pose d’une prothèse ou la réparation du cartilage via l’injection dans l’articulation d’un échantillon de ses propres cellules de cartilage. « Les résultats ne sont pas toujours satisfaisants », note l’Inserm, puisque l’opération se fait sur un os déjà abîmé.
La nouvelle génération d’implants élaborée à Strasbourg permet de réparer le cartilage mais aussi de régénérer l’os qui se situe en dessous du cartilage, appelé l’os sous-chondral. En gros, de réparer durablement les articulations.
- Et maintenant ?
La pose de ces implants, déjà brevetés, n’est néanmoins pas pour tout de suite. Les chercheurs ont validé cette technique sur différents modèles animaux. Ils attendent désormais des financements pour lancer les essais cliniques chez l’homme. « Ces essais seront conduits sur 30 patients âgés de 18 à 50 ans ayant des lésions du genou, et recrutés dans trois pays (France, Angleterre, Espagne) », détaille Nadia Benkirane-Jessel, directrice de recherche à l’Inserm.