Strasbourg veut réguler la location d'appartements Airbnb
IMMOBILIER•Un système de compensation devrait être mis en place et une délibération sera présentée en conseil municipal en juin...Alexia Ighirri et Floréal Hernandez
Les logements Airbnb dans le viseur de la ville et l’Eurométropole de Strasbourg. Non pas pour les interdire mais pour les « réguler ». La raison ? Ces quelque 3.000 appartements spécialisés en meublé de tourisme – avec en ligne de mire les propriétaires qui louent toute l’année sans déclarer un ou plusieurs logements entiers pour des séjours courts — peuvent faire concurrence aux hôteliers et surtout créent un manque sur le marché de la location classique déjà tendu.
Un système de compensation devrait voir le jour, une délibération lui étant consacrée sera présentée en conseil municipal en juin. « Les gens qui acquièrent un deuxième ou un troisième bien pour faire de la location changent la destination du logement. Il faut qu’il y ait une compensation de la sortie d’un appartement du marché immobilier. Celle-ci doit se faire m2 pour m2 », explique Alain Fontanel.
Le premier adjoint au maire souhaite par ailleurs « un prélèvement de la taxe de séjour quand un professionnel investit parce que ça devient de l’hôtellerie déguisée. Quand la location dépasse les 120 jours par an, ce n’est plus une résidence principale. Il doit y avoir une déclaration obligatoire. On souhaite que Airbnb mette en place un système d’alerte ».
Dans d’autres villes aussi
La problématique Airbnb est présente dans bien d’autres villes de France, comme Nantes et Saint-Malo où il est question de l’instauration et du contrôle de la taxe de séjour. A Bordeaux, l’élu d’opposition Matthieu Rouveyre (PS) a lui aussi soulevé la question de ces logements réservés au service de location Airbnb et retirés du parc locatif. Sans décision prise à ce jour.
Strasbourg pourra en tout cas s’inspirer des initiatives parisiennes. Outre la mise en place d’une équipe d’inspecteurs chargés de contrôler les logements mis en location sur Airbnb, la mairie de Paris - qui pousse les députés à instaurer un permis de louer sur Airbnb - a mis en ligne la liste des logements déclarés pour être loué plus de quatre mois dans l’année. L’objectif ? Pointer du doigt les propriétaires qui n’ont pas fait cette démarche.